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45 000km, 18 mois d'aventure, 3 roues et deux aventuriers, nous te présentons Uralistan ! Qui se cache derrière ce nom évocateur ? Marion et Jérémy, un couple de nantais roulant en sidecar Ural que l'équipe d'Ixtem Moto est fière de soutenir dans leurs aventures.
Actuellement en Mongolie, ils nous racontent leur périple et répondent à nos interrogations. Pourquoi rouler en side-car Ural ? Comment ne pas se prendre la tête en couple pendant 18 mois ? Leurs pires galères et meilleures anecdotes ? Il y en a des choses à raconter !
----> Tu peux suivre leurs aventures sur leur blog uralistan.fr, Facebook, Instagram et leur chaîne Youtube
Salut Marion et Jérémy. En Avril 2022, vous êtes partis pour un road-trip de 18 mois en direction de l'Asie centrale. Pouvez-vous présenter votre itinéraire, ses moments clés et le but de ce périple ?
Dans les grosses lignes, il s'agit d'une boucle France-France d'environ 45 000 bornes avec la Mongolie comme pays où amorcer le demi-tour. Après avoir parcouru le nord de l'Italie puis la Slovénie, nous avons décidé de pimenter l'histoire. Comment ? En explorant la Croatie, le Monténégro et la Bosnie-Herzégovine en partie par les pistes du Trans Euro Trail.
Nous avons ensuite traversé la Turquie en longeant la mer noire, découvert la Géorgie et l'Arménie, puis à nouveau fait une boucle en Turquie jusqu'à la Cappadoce avant de revenir en Gourie en Géorgie pour une pause hivernale de 4 mois chez une famille d'adoption. En Avril 2023 (soit après un an de voyage), nous sommes repartis sur la route. Russie, Kazakhstan et nous voici aujourd'hui en Mongolie !
Nous préparons ce voyage depuis 2018. Malgré le covid et plusieurs conflits géopolitiques, finalement notre rêve se réalise ! La suite du programme ? Le Kirghizistan, l'Ouzbékistan et une boucle sur la route du Pamir au Tadjikistan. Retour en France estimé pour Décembre 2023.
Vous avez opté pour un side-car Ural Ranger de 2011. Pouvez-vous nous le présenter ? Quels sont ses qualités/défauts pour une telle aventure ? Et comment l'avez-vous préparé ?
"Mais vous êtes tarés de partir en Ural. Ça tombe toujours en panne". Ça, on y a eu droit des dizaines de fois ! Et pourtant, ce choix est issu d'un raisonnement logique. Il nous fallait un bécane avec une grande capacité d'emport, capable en tout-terrain, encore produite et facile à dépanner. L'Ural répondait à tous ces critères. Gobi est donc un Ranger de 2011 à carburateurs, et hormis l'allumage Ducati, il n'y a pas d'électronique sur cette bécane. Exit les centrales inertielles, ABS, traction control, etc... En même temps, avec 42 chevaux pour 360 kg à vide, difficile de patiner...
Ses qualités ? Garde au sol généreuse, une deuxième roue motrice crabotable, une réparabilité légendaire et une certaine robustesse. Il faut dire qu'on le malmène un peu à faire du tout-terrain chargés comme des mules (630kg à la dernière pesée). Mais il reste vaillant. En cas de faiblesse, un coup de MIG et c'est reparti. Ses défauts ? La qualité des aciers utilisés. C'est notamment le cas de l'embrayage dont les disques ne durent que 30 000km ou encore du primaire de boite qu'il faut changer après 50 000 bornes... Il a aussi une tendance à rouiller...
Point de vue préparation ? Suspensions Shock Factory, ligne d'échappement rehaussée, poignées chauffantes, pare-mains, sonde de température d'huile, une barre de LED à l'avant et des rangements faits maison un peu partout. L'intérieur du panier aussi a été aménagé avec un vide-poche et des filets.
Auriez-vous envisagé ce road-trip autrement qu'à bécane ?
Nous n'avons jamais envisagé cette aventure autrement qu'à moto. D'ailleurs, Marion ne pilotant pas, le sidecar s'est assez naturellement présenté à nous. Pourquoi pas en voiture ? Parce qu'on est masos !! Non, plus sérieusement, voyager à bécane est un formidable déclencheur de rencontres et nous adorons être en prise direct avec l'environnement. Et puis, l'Ural a un capital sympathie incroyable ! Il te déride un bulgare en moins de deux secondes :) Nous voyageons majoritairement dans des pays de l'ex URSS et cette machine y prend tout son sens. Nous ne calculons plus le nombre de fois où des gens émus ou enthousiastes sont venus nous voir. Et oui ! C'était le véhicule du grand-père, d'un voisin, du postier, bref de leur enfance. Ainsi, nous sommes toujours accueillis les bras ouverts (même aux postes frontière et check-points militaires).
D'ailleurs, quel est votre rapport à la moto ?
Voyager à moto est aussi pour nous le meilleur moyen d'explorer des coins reculés. Ça reste un véhicule léger qui peut se sortir de toutes les situations. Imagine la tête du fermier de Macédoine du Nord quand ils voient débarquer deux français en sidecar soviétique au milieu de nulle part :) À mourir de rire. Et il s'en suit un moment de partage merveilleux où il nous fait visiter son potager bio et nous invite à manger... Selon nous, la moto te permet de mieux sentir, mieux voir, mieux entendre ce qui se passe autour de toi (le bon comme le mauvais). Chose que nous ne retrouvons pas en 4 roues dans lequel nous nous sentons à l'intérieur d'une bulle.
Quels sont vos équipements de motards pour ce voyage au long cours ?
Pour ça, il faut avouer que tu nous as gâté Michel ! Nous sommes assez raccord en terme d'équipements. Casque modulable Scorpion ADX-1 sur la tête, on profite d'un champ de vision juste génial. Ça change la vie !
Nos vestes Bering Darko 4 saisons sont super polyvalentes. On peut affronter toutes les météos avec. Ce qui nous étonne ? Après 2 ans d'utilisation quasi-quotidienne, elles sont dans un état presque impeccable. Seule une fermeture éclair présente une faiblesse. Une paille ! Nos guibolles sont protégées par le pantalon Darko, encore de chez Bering. Ses points forts ? Robuste, polyvalent, étanche. Son petit défaut ? Ses ventilations peu efficaces qui le rendent désagréable à porter au-dessus de 25 °C à l'arrêt.
Nos gants hiver sont des Bering Tusk. Nous les avons éprouvé en hivernale, c'est du tonnerre ! Pour l'été, nous avons opté pour Les marques Five (retrouver le nom du gant) et Furygan. Quid des chaussures ? Il fallait pour Jérémy un modèle robuste, compact et étanche. Le modèle Tomahawk de chez Icon coche toutes les cases. Une très bonne surprise !
Et quel type de bagagerie avez-vous ?
Concernant la bagagerie, nous devons remercier SW-Motech qui soutient aussi nos aventures. Nous avons deux Drybag 600 pour nos fringues, une sacoche Legend pour nos provisions et un Top-case Trax ADX dans lequel nous rangeons nos affaires à accès rapide (doublures, gants, décapsuleur, etc..). Nous lui avons fixé un petit jerrican de 2 litres qui nous sert de 2ème réserve.
Sur un aspect plus terre à terre, comment vous êtes vous organisé pour l'aspect travail ? Faut-il nécessairement tout quitter pour partir à l'aventure ?
Il ne faut pas nécessairement tout quitter. Nous connaissons tout un tas de baroudeurs qui prennent quelques mois de vacances voire une année sabbatique et qui retrouvent leur boulot après leur périple. Bon, alors, dans notre cas, c'est un peu différent. Disons que nous avons la bougeotte. Nous vivons mal le statisme. Ainsi, cette étape de tout quitter, nous l'avions passée en 2016 quand nous nous sommes expatriés au Laos. À notre retour en 2020, nous devions partir à l'aventure, au lieu de quoi nous avons été confinés. En attendant que les frontières ouvrent, nous roulé 5 mois en France pour écrire un bouquin de balades à moto : Weekends à moto, 50 itinéraires insolites en France, éditions Larousse. Les ventes nous permettent de financer (un peu) ce voyage.
Quel type de route empruntez-vous ? Vous êtes plutôt branchés asphalte ou piste de terre ?
Nous prenons autant de plaisir sur les petites routes asphaltées que sur les sentiers de terre. En fait, nous aimons aller là où peu de gens vont. Loin de nous l'idée de d'être des pionniers ou des découvreurs de l'inconnu, mais nous adorons aller dans des endroits reculés et y faire des rencontres authentiques. Et il faut avouer que quitter le bitume favorise ce genre de surprises. Et si, rouler dans les chemins est une option dans certains pays, c'est juste une obligation dans d'autres. On pense notamment à la Mongolie où l'asphalte semble être une denrée rare.
L'Ural passe partout. Sable, boue, neige, rien ne lui résiste. Sauf ?? Sauf notre némésis : la tôle ondulée ! Ces satanées pistes ridées qui te dégomment les suspensions, te dévissent les écrous et te tassent les vertèbres.
Toile de tente, auberge de jeunesse ou hôtel, quel type d'hébergement privilégiez-vous ?
Nous avons un sérieux penchant pour le bivouac. C'est économique et nous adorons camper au coeur des paysages. Nous plantons la tente le plus souvent possible. Et niveau hygiène ? Quand l'odeur devient trop forte à supporter, nous nous offrons le luxe de nous laver en hôtel ou auberge. Cela arrive généralement une à deux fois par semaine. On pense d'ailleurs qu'un ours s'est détourné de notre camp en Géorgie à cause de nos intenses effluves :)
Nous essayons aussi de profiter des modes d'hébergements propres à chaque pays. On pense notamment à la yourte en Mongolie, aux piknik alanı en Turquie, ou encore chez l'habitant en Géorgie. Notre habitat le plus insolite ? Un ancien foudre à vin de 9000 litres. Et oui, nous avons vécu 4 mois dans un tonneau à Komli près d'Ozurgeti, chez une famille géorgienne.
Un couple qui voyage en sidecar Ural, ça suscite forcément la curiosité. Pouvez-vous nous raconter vos plus beaux moments ou les rencontres marquantes liées à votre véhicule ?
Chez Ural, il y a ce qu'on appelle l'UDF, soit Ural Delay Factor, que l'on pourrait traduire en bon français par le "quart d'heure Ural". En effet, rares sont les journées sans une (généralement plusieurs) rencontre, une photo ou simplement de gros sourires à la vue du sidecar.
Le pays le plus Ural friendly ? Le Kazakhstan. C'est juste incroyable. Ils sont fous de cette moto. À chaque arrêt essence, des gens curieux viennent nous voir, pleins de bienveillance. On nous a même offert des chocolats, des gants moto, des goodies kazakhs ! À Petropavl, au nord du pays, nous avons pu visiter l'usine Ural et donner une nouvelle jeunesse à notre destrier. Sergeï, le directeur commercial en personne est venu nous chercher à l'hôtel. Tu te rends compte ? Il nous accompagné et aidé durant 4 jours.
Une aventure au long cours est semée d'embûches. Pouvez-vous nous partager vos pires galères ou pépins mécaniques ?
Rien de grave jusqu'à présent. On touche du bois ! Nous avons bien évidemment connu plein de petits pépins, mais rien qui nous ait empêché d'avancer. Un capteur d'allumage HS en Bulgarie, un démarreur mort en Arménie, un anti-parasite capricieux en Russie, un début d'incendie au Kazakhstan, on en passe et des meilleurs. La plus mémorable ? En Géorgie, les carbus ont mal digéré l'essence avariée ce qui nous a valu un tractage d'anthologie par une Lada à Ushguli, plus haut village du Caucase. La plus stressante ? Au Monténégro, une caillasse furtive avait fissuré notre cache-culbuteur gauche. Là, on a vraiment eu peur ! Parce que le gros fracas fut suivi d'un épais nuage d'huile vaporisée. Sur le coup, on a cru à une casse moteur... Il a fallu faire 5km de piste, puis 20km d'asphalte avant de dégoter un "motor master" sachant souder l'aluminium.
26 000km parcourus en 1 an, cela fait une moyenne de 70km/jour. Seriez-vous adepte du slow travel ? C'est quoi une journée type pour vous ?
Il n'y a pas vraiment de journée type. La seule constante ? Nous ne sommes pas des lève-tôts. Ensuite, comme nous bivouaquons beaucoup, notre rythme est calé sur celui du soleil. En effet, on évite de planter la tente en plein milieu de l'après-midi, mais plutôt 1 ou 2h avant le coucher du soleil. Nos journées dépendent donc pas mal de la saison.
Au jour le jour, rien n'est fixé. À l'heure où l'on écrit ces lignes, nous passons la journée dans la tente au bord d'une rivière mongole. La météo étant pluvieuse, nous préferons glandouiller au sec plutôt que de rouler. Les bergers mongols viennent nous voir pour tailler une bavette, nous montrer leurs chêvres... Nous profitons aussi du cadre somptueux... Comme le dit Jean-Louis, un autre uraliste globe-trotter, nous sommes de la trempe des voyageurs à moto et non pas des motards voyageurs.
Notre hivernage de 4 mois diminue fortement notre moyenne journalière. En fonction des lieux et des envies, nous pouvons passer de 0 à 9 heures à rouler. Nous ne parcourons que très très rarement plus de 300km par jour. La moyenne est plutôt autour de 150 km. Notre vitesse de croisière ? 70km/h. C'est l'allure idéale pour profiter des paysages et aussi pour optimiser la conso d'essence.
Voyager en couple sur une si longue periode, est-ce source de tensions ? Comment gérez vous cet entresoi ?
On ne se parle pas. Voilà la solution ultime ! Plus sérieusement, notre expatriation en 2016, avec tout ce que cela implique, était une experience nettement plus "challengeuse". Tout quitter pour recommencer à zéro au Laos ? Disons que ça soude. Et puis, maintenant, on sait comment l'humeur de l'autre fonctionne. Marion fait la tronche lorqu'elle dort mal. Jérémy est bougon quand il a faim. Tant que l'on mange et que l'on roupille bien, généralement tout va bien.
Quelles sont vos anecdotes les plus mémorables ?
Tu veux suivre les aventures de Marion et Jérémy ? C'est sur leur site web, instagram, facebook et youtube. Saches aussi que tu peux encore te procurer leur livre d'itinéraires moto en France (en librairie ou sur les sites de vente en ligne). Ces récits de passionnés te plaisent ? Nous en avons moult à te faire découvrir ici !
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