Mon retour sur les Millevaches, les hivernales c'est fini !

14°C négatifs, un matelas percé, des stalactites dans ma tente : je me souviendrais de mon hivernale des Millevaches ! Qu'est ce qui m'a poussé a tenté l'aventure ? La curiosité de découvrir ce rassemblement moto mythique et puis l'envie d'en découdre avec les éléments. J'en ai aussi profité pour mettre à l'épreuve l'équipement chauffant Macna (boulot quand tu nous tiens !). Dans cet article, je te raconte comment j'ai vécu cette expérience, mes petits pépins ainsi que mes réflexions métaphysiques sur les raisons qui poussent 3000 fêlés à tenter l'aventure. Bonne lecture !

L'idée est évidemment de se retrouver entre motards, dehors dans le froid de l'hiver, le temps d'un week-end. C'est surtout un moment de partage et de convivialité entre individus ayant deux points communs : la passion de la moto et un besoin vital de rester autour d'un feu. Feu qui revêt une importance particulière dans le sens où c'est ton unique apport de chaleur durant ces 2-3 jours.

Ensuite, il faut bien distinguer deux moments dans une hivernale : le trajet aller-retour et le temps sur place. Faire de la moto en hiver et affronter les éléments pour atteindre le spot peut devenir plus ou moins aventureux selon les conditions. Neige, verglas, vent, c'est la surprise !

L'avantage ? Plus c'est difficile, plus ça donne d'anecdotes à raconter à tes acolytes une fois au coin du feu. Parce qu'une hivernale est avant tout un rendez-vous entre amoureux des deux ou trois roues. Alors, on cause aventure motorisée, projets passés et à venir, on fait bonne pitance et puis accessoirement on lève le coude. Mais pas trop hein ! Températures négatives et biture ne font pas bon ménage.

Les raisons qui m'ont poussé à m'inscrire

Pourquoi me suis-je lancé dans cette aventure ? La curiosité bien sûr, mais c'est aussi parti d'une blague. Lors de l'Alpes Moto Festival, je discutais avec mon ami Guillaume qui est commercial chez GMT Outdoor. Entre parenthèses, ils font du super matos que l'on prend plaisir à tester et à commercialiser chez Ixtem Moto, tels que le barbecue Biolite, les couteaux Leatherman, ou encore les chaussettes Verjari.

Bref... on causait de l'hivernale des Millevaches, et je lui ai dit sur le ton de l'humour "pourquoi je viendrais pas avec toi ?". Sauf qu'il m'a pris au mot. Une semaine plus tard, je recevais mon bulletin d'inscription. Voilà, je n'avais plus le choix... Je dois avouer que j'avais aussi envie de le faire au moins une fois. Pourquoi s'inflige t-on ça ? Pourquoi aller bivouaquer dans la neige pendant un week-end ? Ça parait étrange, non ? Tentons l’expérience pour comprendre !

1100km à rouler dans le froid, 2 jours à camper dans la neige

Paris – Meymac, j'ai roulé 550 km avec en moyenne 0°C. Moi qui suis très frileux et notamment des mains, j’étais très à l'aise dans mes équipement chauffants. Le moment le plus coriace fut la traversée d'un col dans le brouillard avec zéro visibilité et la visière qui givre. La surprise ? À cause de la réverbération, mon écran de transition (photochromique) est devenu tout noir. Bon, ça ne t'empêche pas de voir à travers, mais ce n'est pas très agréable. Autre surprise, mais bonne cette fois ! Mes gants d'hiver étaient équipés de petites « raclettes » en plastique sur l'index. Nickel pour enlever le verglas de ma visière. Au retour, les mêmes 550 km, mais cette fois-ci sous des températures négatives. Et là, je peux te garantir que mes vêtements chauffants Macna étaient complètement indispensables.

Une fois sur place, il faisait froid voir très froid. Nous avons atteint les -14°C ! Le samedi soir, la soirée a été écourtée car tout gelait dehors. Notre feu n'a pas passé la nuit. Pour te dire, j'avais même des stalactites dans la tente ! En fait c'est simple, tout élément en dehors de mon duvet était gelé. Impressionnant ! Certains ont quitté le site parce qu'ils étaient au bord de la cryogénisation.

Comment ai-je vécu cette expérience de camping frigorifique ?

Sincèrement, bien équipé, il n'y a aucun souci pour dormir dans le froid. Mon duvet était prévu pour du -20°C. Le seul souci était mon matelas percé (Mémo pour moi-même : toujours tester son matériel avant ce genre d'aventure !). Une fois dégonflé, il était nettement moins confortable et surtout ça caille. Si j'avais eu un sous-matelas en complément de la couverture de survie pour isoler, ça aurait été top. Sinon, hormis le risque de finir empalé par un stalactite, mes nuits en tente étaient reposantes et sereines.

Maintenir son brasier : l'activité principale du week-end

Alors, que fait-on une fois sur place ? On bavarde, on échange, on cuisine, on refait le monde... Et puis on s'occupe du feu ! Je crois que c'est l'activité principale du week-end : alimenter le brasier. C'était aussi marrant d'observer que certains étaient super bien équipés avec des poêles à bois voire même des cuisines. On va à l'abreuvoir (le bar de l'hivernale) pour boire une soupe et prendre un verre. D'ailleurs, je me suis rendu compte que picoler dans le froid n'est pas très plaisant. Pourquoi ? Tout est frigorifié. Même le meilleur des Bordeaux devient imbuvable lorsqu'il est quasi-congelé.

Ce que j'ai adoré ?

Faire le tour du campement. Rencontrer, aider des motards en galère et surtout observer les montures de chacun. C'était vraiment sympa de voir toutes les machines. De la mob au side-car, en passant par des customs, il y avait vraiment de tout. Globalement, le week-end passe plutôt vite dans cette atmosphère conviviale et hors du temps. Bon, je n'y serais pas non plus resté une semaine, hein ! Dormir en tente par -14°C, ça va bien deux nuits mais pas plus !

Qu'est-ce-qui pousse 3000 motards givrés à camper dans la neige ?

Je pense que la motivation principale est l'envie de se retrouver entre motards dans des conditions extrêmes. Il faut quitter de sa zone de confort pour arriver jusqu'ici. Cette épreuve surmontée par tous crée une communauté solidaire et c'est ça que les gens cherchent. Lorsque l'on se balade dans le camp, on croise des gens issus de toutes les classes sociales et avec tous types de bécanes. Ça va de la R1250 GS flambant neuve au side-car hors d'âge, en passant par la mobylette. Quelque soit la monture, nous avons tous vécu la même chose et nous nous retrouvons autour du feu pour en discuter. C'est un moment hors du temps, avec son lot de folie qui fait vraiment du bien et qui nous sort de notre quotidien souvent un peu trop normé.

Le motard doit bien s'équiper contre le froid pour profiter de la balade

Partir à plusieurs permet d'observer comment chacun réagit aux températures basses voire négatives. Me concernant, je suis du genre frileux. J'ai notamment les doigts qui se refroidissent très vite quand je roule. J'ai donc dû sortir l'équipement chauffant pour me rendre à l'hivernale des Millevaches. Gants, chaussettes, pantalon, sous-veste, je suis parti complètement équipé. Résultat ? Bluffant. Je te fais un retour détaillé à la fin de cet article. Pour l'anecdote, j'ai zappé de les rallumer avant de parcourir les 15 derniers kilomètres depuis Meymac jusqu'au site de l'hivernale. J'ai compris ma douleur... Je n'aurais jamais pu parcourir 550km sans eux.

Pour Guillaume mon camarade d'aventure, c'est encore pire. Si le trajet aller par 0°C s'était bien déroulé, le retour par -10°C s'est avéré plus piquant... Si bien qu'après 70 bornes, il m'a demandé : "euh, tu peux me prêter ta deuxième paire de gants chauffants ? Sinon, je ne pourrais pas finir la route...". Le pauvre, il lui restait plus de 800 km à parcourir pour rallier son Chnord. Grâce aux gants Macna, il a pu rentrer chez lui avec tous ses doigts.

Le matériel indispensable à apporter pour bivouaquer sur place

Un bon duvet et un bonnet ! Il ne faut pas déconner avec ça. Ne pas zappe non plus la couverture de survie et/ou un sous matelas pour t'isoler correctement du sol. Une bouillotte ou chaufferette peuvent-être les bienvenues. Ensuite, il y a les indispensables pour se protéger du froid en journée : sous-gants, grosses chaussettes, bonnet, vêtements chauds confortables (lire notre article sur les vêtements sous-couche). Si c'était à refaire ? J'emporterais un matelas qui ne fuit pas :) ainsi qu'un thermos pour conserver de l'eau à l'état liquide et non solide.

N'oublie pas d'emporter de quoi manger et cuisiner pour tout le week-end parce qu'il n'y a rien sur place. Il est important de bien s'alimenter, on dépense beaucoup de calories lorsque l'on vit dans le froid.

Un dernier conseil ? Amène un booster avec toi. Si ta batterie est un peu faiblarde, elle risque de ne pas apprécier 3 jours à l'arrêt dans le froid... On ne sait jamais, ça peut aussi permettre de dépanner quelqu'un. Pousser une bécane dans la neige après un week-end à te geler les miches, c'est pas très marrant.

J'ai testé l'ensemble Macna, comprenant les chaussettes Lava, les gants Azra et Progress, le sous-pantalon Centre et la sous-veste Centre. Pour le raccordement, je me suis branché sur la prise allume-cigare de ma moto. Pourquoi pas sur la batterie ? Parce qu'elle est difficile d'accès sur ma KTM (dans le sabot moteur). Il faut savoir que les vêtements se branchent entre eux, c'est super pratique.

Points positifs

• Un vrai confort de chauffe efficace. Moi qui suis très sensible au froid, j'ai parcouru ces 1100 bornes sans jamais ressentir une quelconque fraîcheur.

• Que ce soit la veste, le pantalon, les chaussettes ou les gants, le niveau de chauffe est amplement suffisant même par des températures négatives. Il faut même faire attention à ne pas les régler au max sans quoi tu peux avoir une sensation de brûlure (même en roulant par 0°C).

• La raclette présente sur l'index des gants. On la considère souvent comme un gadget, et bien j'ai découvert en quoi elle pouvait être très utile :) Lors du passage d'un col dans un brouillard givrant, j'ai pu me servir de mon gant comme d'un essuie-glace et enlever facilement le givre de ma visière. Nickel !

• Le modèle de gants Azra est très confortables dès la première utilisation.

Points négatifs

• L'application sur téléphone, pour régler un à un les équipements, permet de les éteindre mais pas de les allumer. Ainsi, après t'être arrêté pour faire le plein d'essence, tu dois manuellement allumer tous tes équipements pour ensuite pouvoir ajuster les niveaux de chauffe sur ton smartphone. C'est assez contraignant quand tu es alimenté en filaire sur la batterie de la moto car tu dois recâbler tes équipements, les rallumer et enfin seulement les régler.

• Il est difficile de discerner les LEDS sur les gants lorsque tu roules en plein jour. Ainsi, tu dois faire de l'ombre avec ton autre main pour savoir sur quel niveau de chauffe tu es. Bon, il faut relativiser car c'est un défaut que l'on retrouve sur de nombreux modèles de gants chauffants.

• Le modèle de gants Progress, est plutôt rigide mais il gagne en souplesse à l'usage. Les premières utilisations peuvent donc être un peu déconcertantes. Bref, il faut les faire.

---> Si tu veux avoir toutes les infos et connaitre tous les détails de cet ensemble d'équipement chauffant Macna, voici notre vidéo "face à face" avec le directeur commercial France de la marque.

Est-ce-que ça m'a donné envie de participer à d'autres hivernales ? Étant un tantinet hyperactif, rester statique tout un week-end n'est pas dans ma nature. Par contre, affronter la météo pour se rendre sur place, rouler dans la neige, prendre la drache et gérer le froid à moto, c'est vraiment l'aspect qui m'a plu. Je ne suis pas sûr de refaire une hivernale tout de suite, mais partir avec un bon groupe de potes en virée frigorifique, ça oui ! Bonne route !