Voyageuse à moto : Colline (1woman 2 wheels), 6 mois de la France à Israël

Voyageuse à moto : Colline (1woman 2 wheels), 6 mois de la France à Israël

#motarde #interview #voyagemoto

Explorer le monde à moto : en voilà une vaste entreprise. Ce qui nous passionne le plus ? Rencontrer les voyageurs et baroudeuses qui se sont mis en tête d'aller en découvrir les coins les plus reculés. Comme chacun d'entre eux a sa vision du voyage, nous leur donnons la parole dans une série d'interviews.

Dans cet article, Colline, alias 1 woman 2 wheels, se risque à l'exercice. Au programme ? 22 000km, 6 mois de road-trip, une aventure depuis la France jusqu'à Israël (aller-retour).

De retour en France, cette motarde ayant la bougeotte revient sur son périple, sa préparation, ses moments forts et nous présente sa bécane. Bon voyage !

----> Tu peux retrouver son itinéraire détaillé sur Polarsteps

----> Et tu peux suivre ses aventures sur Facebook et Instagram

Début juillet 2022, tu es partie pour une aventure à moto d'environ 22 000 km durant 6 mois. Peux-tu nous présenter ton itinéraire initial et le but de ce périple ?

Ce projet à pris mille et une tournures. Difficile de se limiter à une seule ligne de conduite lorsque l’on veut découvrir le monde entier. Il a donc fallu arrêter un itinéraire et notamment en fonction de ce qui était faisable par la route. Ma moto étant indienne, « l’excuse » était toute trouvée, direction l’usine à Chennai en Inde et plus si affinité (je visais également le bout du continent asiatique, vers le Cambodge). Je voulais prendre le temps de rencontrer les gens, leurs cultures et les merveilles tant naturelles que culturelles qui les entourent.

Je me suis donc régalée à longer la Mer Adriatique (Italie, Croatie, Monténégro, Albanie, Macédoine du Nord, Grèce) pendant 1 bon mois, puis la Mer Égée avec la Turquie (1 mois également, mais le temps semble passer à une vitesse bien plus rapide que ma moto) pour continuer vers l’Iran, puis le Pakistan et l’Inde (la Birmanie étant toujours fermée à cause de la guerre, le voyage devait s’arrêter en Inde, puis retour par avion pour moi et certainement en cargo pour la moto).

J'avais dans l’idée de rencontrer 1 à 2 associations pour femmes sur le trajet. Les associations que j’avais contacté n’ont jamais répondu. Mais au détour d’une conversation Facebook avec une autre motarde (Belge), j’ai eu l’occasion de rencontrer le Yazd Banoo Cycling, une association de femmes qui font du vélo en Iran (malgré les risques pour elles, prison ou pire), c’est donc avec Mahtab et en vélo (expérience incroyable) que nous avons visité la ville de Yazd.

Interview d'une voyageuse à moto : Colline, 1 woman 2 wheels

Alors que tu étais en Iran, tu as modifié ton itinéraire. Qu'est ce qui t'a poussé à changer tes plans ? Était-ce difficile d'abandonner le projet initial (moralement et concrètement) ?

Effectivement, à peine 10 jours après mon entrée en Iran, la plus grosse révolution féministe du monde à éclatée dans le pays. Il faut ajouter à cela que le Pakistan avait subit de grosses inondations durant l’été. Au moment où j’ai voulu passer la frontière avec le Pakistan, celle-ci était fermée. J’avais déjà mes visas et quelques contacts qui m’attendaient au Pakistan comme en Inde. Mais pour le reste, je n’ai jamais prévu mon voyage trop longtemps à l’avance, ce qui m'a permis de pouvoir le modifier au fil des rencontres ou des envies.

Il a donc fallu trouver un plan B, le retour par la Turquie sonnait un peu comme un échec et il fallait prolonger le visa iranien. Nous étions déjà coupé d’internet (cela n’est pas évident lorsque l’on sait les informations qui arrivaient à nos proches par les médias). À ce moment-là, je voyageais avec Tina une motarde allemande, qui me disait continuer sa route vers Dubaï. Puis je reçois un mail d’une collègue, me disant que les fouilles archéologiques reprenaient en Arabie Saoudite. Partir dans cette direction me paraissait plus positif que couper court au voyage pour un demi-tour via les cols de montagne en plein hiver (retour prévu en France pour décembre ou janvier).

Dans l’ensemble, j’ai pris ce changement de programme comme une opportunité de vraiment sortir de ma zone de confort car pour le coup, rien n’était prévu. Cela m’a donc permis de découvrir les Émirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, de redécouvrir la Jordanie (j’y avais travaillé il y a quelques années sur le site de Jerash), et enfin Israël. Avec le recul, je regrette de ne pas également avoir été en Palestine.

Tu as opté pour une Royal Enfield Himalayan. Peux-tu nous présenter ta belle ? Quels sont ses qualités/défauts ? Son petit nom ?

Sighild (ma guerrière viking, venue d’Inde) a pour moi énormément de qualités pour peu de défauts contrairement à ce que beaucoup peuvent dire. Malgré ses 180kg, c’est une moto que je peux relever seule et pour un trail, j’ai pied ! Elle se répare avec 3 fois rien et le tarif est tout à fait abordable. Celle-ci va aussi bien sur la route que sur chemin. Et elle force à prendre le temps sur la route, oui ses petits 24cv et max 110km/h nous permettent de profiter des paysages. Et niveau consommation, un vrai bonheur, je fais sans soucis au moins 400km avec un plein.

Interview d'une voyageuse à moto : Colline, 1 woman 2 wheels

Comment as-tu préparé ta moto pour ce voyage ?

Lorsque je lis sur les réseaux ce que les autres motards font comme préparation, je suis épatée. Voire je me demande si à force de changer ci et ça, ils ne se fabriquent pas complètement leur moto. Bref, Sighild que j’ai achetée spécialement pour ce voyage à quand même eu le droit à quelques petits changements :

  • Selle passager transformée en caisse à outils
  • Doublage du câble d’accélérateur
  • Grille de phare
  • Protèges mains
  • Poignées chauffantes
  • Rétros rabattables
  • Phares longue-portée
  • Amarrage de quelques vis (vieille technique de sioux de mon mécano)
  • Peau de mouton sur la selle
  • Changement de l’amortisseur arrière
  • Renforcement du porte-paquet

Puis quelques tests avec les bagages et dans les chemins (je n’avait jamais quitté la route avant ce projet de voyage). Finalement, vu les routes empruntées, j’aurais pu tout faire avec ma vieille 600 fazer de 2003 (sauf peut-être le désert de Varzaneh en Iran).

D'ailleurs, quel est ton rapport à la moto ? Quels ont été tes précédents road-trips et expériences à deux-roues ?

J’ai commencé la moto comme SDS avec mes grands frères mais rapidement, j’ai passé mon permis. C’est nettement plus sympa à l’avant. Par la suite, j’ai beaucoup voyagé seule et souvent bien chargée, notamment pour aller sur mes chantiers archéologiques à travers toute la France mais également quelques petites expéditions en Europe. Ma première « grande » expérience : cela ne faisait pas très longtemps que j’avais ma fidèle 600 Fazer, je suis partie retrouver une amie qui habite Varsovie. Puis, quand j’ai commencé à préparer ce grand voyage, la question ne s’est pas vraiment posée. J’ai rencontrée plusieurs types de voyageurs de toute trempe et la moto me semblait être un moyen de vivre l’aventure de plein fouet ! Je dois avouer que cela facilite grandement les rencontres (même lorsqu’on parle peu l’anglais). La carte du monde à l’arrière de la moto avec le trajet parcouru dessiné dessus aide aussi.

Interview d'une voyageuse à moto : Colline, 1 woman 2 wheels

Quels sont tes équipements de motarde pour ce voyage (casque, veste, pantalon, bottes, gants, autres)? Es-tu contente de tes choix  (qualité défauts)? En conseillerais-tu certains particulièrement (ou déconseillerais) ? (N'hésites pas à mettre les noms précis).

La grande question des équipements que ce soit moto, bivouac, mécanique et autre… est un point qui m’a pris du temps. Entre vouloir être bien équipée, le budget, mais aussi revenir aux essentiels... Quelque soit le sujet, il y a une course aux équipements incroyable. Voyant tout le monde partir avec des tenues typées « aventure », j'ai cru que c’était ce qu’il me fallait. J’ai eu la chance de pouvoir essayer une tenue complète, de bonne qualité, mais il semble que ce ne soit pas pour moi. Je suis donc parti avec ce que j’avais déjà :

  • Bottes Forma Adventure (la prochaine fois, je partirai avec mes Alpinestars - Baskets J-6 Waterproof).
  • Pantalon Cargo Femme Course Wasteland Renforcé Aramide Slim Fit Olive.
  • Blouson Segura Lady Frida (veste textile), assez étanche sauf en cas de méga grosse pluie.
  • Gants été Segura Lady Maverick, et quasiment les mêmes en mi-saison. Je n’aime pas rouler avec des gants trop épais, du coup entre les mi-saison et les poignées chauffantes, je fais des pauses régulières pour me réchauffer les mains (l’occasion de belles rencontres). Je rajoute également des gants de tatoueurs (les plus larges possibles) en cas de pluies ou de froid.
  • Ensemble de pluie Ixon, le pantalon n’est pas super étanche aux coutures.
  • Casque Nishua enduro carbone adventure, pour sa légèreté et pas si bruyant que ça.
  • Une bonne paire de lunettes de soleil et un intercom pour écouter un peu de musique.

Dans l’ensemble, je suis contente de mon équipement, sur mon voyage de 6 mois, j’ai eu 5 bon mois de canicule et seulement 10 jours de pluie. Par contre, le changement de température entre le Moyen Orient et l’Europe au mois de décembre a été un peu dur. Malgré les tenues grands froid que j’avais prévu, les différences de températures étaient très (trop) élevées.

Voyageuse à moto : Colline 1woman 2wheels

Et quel type de bagagerie as-tu ? Es-tu plutôt de la team souple ou rigide (éternelle question) ? Comment ton paquetage est-il organisé sur ta moto ? Petits sacs pour diviser les affaires ?

Je suis plutôt team Souple, c’est un des points où j’ai un peu investi (quoi que, étant une « pro » du bon coin, j’ai réussi à trouver mes sacoches moitié prix). Je suis partie avec les Mosko Rackless 80L, qui ont l'avantage de s’adapter sur toutes les motos. Je trouvais toutefois que le sac de selle était un peu petit. Je l’ai donc changé contre un SW Motech de 60L + 2 petits sacs étanches aussi sur l’avant de la moto. Poids total des bagages ? 28kg (en comptant le poids des sacoches et le tank-bag Mosko sur le réservoir avec sa poche à eau intégré). Je n’ai jamais eu de souci de vol ou autre. Et je ne regrette pas mon choix. Le tank-bag est un peu lourd à mon goût, surtout lorsqu’on laisse la moto en pleine journée pour aller se balader. De plus, le carnet de passage en douane (A4) ne rentre pas dedans, il restait donc sur la moto avec mon petit ordi.

Comment as-tu préparé ton périple ? As-tu plutôt l'âme d'une organisatrice dans les moindres détails ou d'une reine de l'improvisation ?

Ça c’est une très bonne question, en général, je suis plutôt douée en organisation. Et pour différentes raisons (covid, burn-out….) j’ai eu du temps pour préparer ce voyage : un bon 3 ans. Mais je voulais aussi revenir aux bases : comment faisaient nos aînés pour voyager sans toutes nos technologies et internet ? J’ai donc essayé de préparer mon matériel, ma moto et mon esprit avec de la simplicité et justement sans tout organiser. L'idée étant aussi de laisser place aux rencontres et à l’improvisation. Cela m’a permis d’apprendre à lâcher prise et d’accepter les imprévus (tout en écoutant son instinct pour éviter de se retrouver dans des situations dangereuses). Et c'est génial ! J’ai changé 25 000 fois de direction et fait des rencontres incroyables. Je suis parfois restée plus longtemps que prévu chez certaines personnes ou dans certains lieux.

Interview d'une voyageuse à moto : Colline, 1 woman 2 wheels

Comment gère-t on la vie professionnelle et la question du financement lorsque l'on part aussi longtemps ? Faut-il nécessairement tout quitter pour partir rouler 6 mois ?

On pense souvent qu’un voyage comme celui-ci coûte extrêmement cher mais cela dépend beaucoup de notre manière de vivre en général. Je suis archéologue, c’est ce qu’on appelle un métier-passion et le salaire n’est pas très gros. J’ai tout de même réussi à mettre suffisamment de côté pour voyager sans me priver. Mon patron m’a accordée un congé sabbatique (j’avais également pas loin de 3 mois de congés à poser), j’ai donc retrouvé mon poste à mon retour. Et pour ce qui reste des charges en France, il y a plein de solutions : la voiture confiée à un proche qui prend en charge l’assurance ou il existe des sites de location de voiture entre particuliers, le logement en location meublée (ou le chéri qui accepte d’assumer les charges et la garde des chats). Bref, on se trouve des excuses (financières le plus souvent) pour ne pas partir mais plein de solutions existent afin de limiter les frais qui peuvent nous incomber en France si on ne souhaite pas tout vendre avant le départ.

Quel type de route empruntes-tu ? Tu es plutôt branchée asphalte ou piste de terre ?

Dans les faits, je suis plutôt route. J’avais bien fait quelques stages, notamment avec les Traileuses pour apprendre à rouler en off-road mais seule et avec un « léger » manque de confiance en moi, je n’ai pas osé m’aventurer sur les pistes de terre. Sauf dans le désert en Iran où d’un coup la route s’est transformée en chemin bien raviné par les pluies. Par contre, j’ai une nette préférence pour les toutes petites routes que les grands axes.

Voyageuse à moto : Colline 1woman 2wheels

Toile de tente, auberge de jeunesse ou hôtel, quel type d'hébergement privilégies-tu (et pourquoi) ?

Là aussi, j’avais prévu de quoi faire du bivouac pour être autonome. C’est pas loin de 10kg que j’ai transporté pour rien. Vu que je n’ai pas osé faire de off-road seule, le bivouac était compliqué. De plus, lorsqu’on regarde les tarifs entre les campings et les auberges de jeunesse, la différence n’est pas flagrante. J’ai donc jonglé entre chez l’habitant et les auberges de jeunesse.



Un voyage à moto au long cours comme celui-ci est intense à la fois génial et éprouvant. Quels ont pu être les petites difficultés du quotidien (ou choses pénibles à la longue) et à l'opposé, les petits/grands bonheurs ?

Il y a des petites choses qui peuvent rentrer dans les 2 catégories suivant l’état d’esprit dans lequel on est à ce moment-là. Les rencontres impromptues à peine descendue de la moto sont en règle générale de supers moments. D’un autre côté, je suis partie seule de France mais en réalité j’ai rarement été vraiment seule. Il me fallait parfois au détriment d’une belle rencontre user de stratagèmes pour avoir quelques petits instants pour moi. Mon niveau d’anglais m’a sacrément bloquée et frustrée. Mais j’ai toujours trouvé le moyen de me faire comprendre. Ce genre de voyage passe aussi par la nourriture, je suis de nature assez curieuse mais je n’ai pas toujours su ce que je mangeais par manque de traduction et de compréhension. Je regrette tout de même de ne pas avoir pu plus communiquer avec les personnes rencontrées, je me suis sentie vite limitée sur les conversations que je pouvais avoir. De par mon métier, j’ai l’habitude de bouger souvent, de refaire le paquetage quotidiennement. C'est un coup à prendre, mais par moment j’aurais dû m’écouter et rester plus longtemps au même endroit. Je suis partie 6 mois, cela paraît long, mais le temps passe à une vitesse incroyable et j’ai presque eu l’impression d’aller trop vite sur ce voyage.

Interview d'une voyageuse à moto : Colline, 1 woman 2 wheels

Une femme à moto, ça suscite forcément la curiosité, non ? As-tu des anecdotes liés à ça ?

Oui et c’est rien de le dire. Souvent, je n’avais même pas le temps de descendre de la moto que déjà quelqu'un m'approchait. Dès mon départ de France, les gens étaient très surpris de savoir que je partais seule. Sur la route, j’ai rencontré bien plus de bienveillance que d’agressivité. Je ne compte plus les pleins d’essence que je n’ai pas pu payer, les invitations à déjeuner ou à dormir, les arrêts improbables aux bords des champs le temps d’une pause thé, ou les queues de poissons en Iran pour me remercier d’être venue visiter le pays (malgré les contre-indications de mon gouvernement), sans oublier le selfie « obligatoire » à chaque rencontre en Iran.

Peux-tu nous raconter tes plus beaux moments, tes rencontres marquantes ?

Dans les très belles rencontres que je garde en mémoire, certaines sont très courtes, comme ce petit-déjeuner partagé avec un turc à Canakkale, ou ce déjeuner avec une famille à Abyaneh en Iran (petit village rouge perdu dans les montagnes). C’est peut-être là que j’ai pris conscience à quelle point j’avais de la chance d’être française et libre. Malgré mon niveau d’anglais catastrophique, j’ai pu discuter notamment avec la mère de famille, heureuse que je fasse faire un tour de moto à sa fille de 5-6 ans. Elle me disait à quel point j’apportais l’espoir pour les jeunes filles et femmes dans son pays où « on leur vole leurs libertés fondamentales » (phrase que j’ai entendue à de nombreuses reprises et qui met en alerte sur la situation du pays). Dans les rencontres marquantes, il y a aussi eu le regard et contact avec les dromadaires en Arabie Saoudite, qui se demandaient ce que pouvait être ce cheval mécanique (je n’ai croiser que trois deux-roues en tout et pour tout dans le pays).

Interview d'une voyageuse à moto : Colline, 1 woman 2 wheels

Le voyage à moto peut-être semé d'embûches. Peux-tu nous partager tes pires galères ou pépins mécaniques ?

Ah les problèmes mécaniques ! Si j’avais écouté tout les conseils avant de partir, c’est en semi-remorque que j’aurais fait ce voyage ! Finalement j’ai eu de la chance. J’ai été assez épargnée de ce côté là. Sighild a quand-même décidé de ne plus démarrer dans le no-man's-land entre la Turquie et l’Iran et m’a fait le coup quelques fois lors de mon entrée en Iran. Cela m’a valu de redémarrer à la poussette grâce à des policiers puis de démonter plusieurs parties de la moto sous le regard surpris des hommes du coin… Une femme qui s’y connaît en mécanique ?! Bref, après une bonne journée de galère et finalement avec l’aide d’un mécano (de métier) nous avons trouvé la panne. Le fusible principal avait aussi tendance à sauter dans certaines manœuvres, il s’est avéré que cela était dû à des accessoires électriques que j’avais rajouté. Hormis ça, Sighild a plutôt bien géré pendant le voyage et a bien supporté autant la charge que les températures caniculaires que nous avons eu.

A la fameuse question : "T'es une femme et tu voyages seule ?? C'est pas dangereux ?". Qu'y réponds-tu en général ?

Cette question, qu’est-ce que j’ai pu l’entendre aussi bien en France qu’ailleurs dans le monde ! Je réponds le plus souvent que 80 % des agressions sont faites entre gens de connaissance (famille-amis). J’ai donc moins de risque de me faire agresser en étant nomade à fréquenter des inconnus qu’en étant sédentaire. Je recommande également le livre de Lucie Azémat (j’en avais beaucoup entendue parler avant mon voyage et j’ai eu la chance de la rencontrer à Istanbul) « les femmes aussi sont du voyage ». Et comme avait pu me dire Anne-France Dautheville ou Mélusine Malender, une femme seule et en moto est une extraterrestre. Partout dans le monde, on va chercher à savoir si elle a besoin d’aide. Contrairement aux hommes, nous avons cette chance folle d’être aussi bien accueillie à la table des hommes (par ce côté « extraterrestre ») qu’auprès des femmes.

Voyageuse à moto : Colline 1woman 2wheels

Quels conseils donnerais-tu à une motarde qui hésiterait à se lancer à l'aventure en solo ?

De foncer ! On se pose souvent beaucoup trop de questions, la peur de l’inconnu, sortir de sa zone de confort, du manque... Tout d’abord, il faut écouter ses envies, ses besoins et aller à son rythme. Ne pas toujours prêter attention aux critiques ou conseils des autres. Il ne faut pas trop se surcharger non plus, on trouve à manger, des vêtements et des garages partout. Ne pas avoir peur de « l’autre », j’ai rencontré bien plus de bienveillance et curiosité que de malveillance. Mais il faut aussi écouter son instinct. De mon côté, en partant j’ai dis à mon compagnon « je reviens, je vais chercher le pain ». J’avais envisagé ce périple comme une balade en allant un peu plus loin chaque jour.

Interview d'une voyageuse à moto : Colline, 1 woman 2 wheels



Depuis cette belle aventure, tu as participé à plusieurs salons et conférences. Quels sont tes sujets de prédilection, les messages que tu aimes partager et transmettre ?

Mes sujets préférés sont les superbes rencontres tout au long du voyage, l’architecture, l’archéologie, les sites naturels mais également alerter sur la condition de la femmes dans certains pays, le traitement des animaux, l’écologie (les détritus, le manque d’eau etc.) : autant de sujets qui me tiennent à cœur.


Tu as aussi créé l'association « 1 woman 2 wheels ». Peux-tu nous en parler ?

J’ai créé cette association afin de pouvoir faire vivre la connaissance de « l’autre » (cet inconnu qui nous fait souvent si peur lorsque l’on écoute trop la télévision), aller à la rencontre des autres populations, tant en moto qu’en avion , à pied, bref par tous les moyens de locomotion possibles. Je pense notamment au raid Latécoère, qui reprend les traces de l’aéropostale avec un volet humanitaire. C'est un projet que j’aimerais beaucoup réaliser avec mon frère aîné, pilote d’avion (j’ai eu la chance de le croiser en Turquie et en Israël pendant mon périple). Lors de ces voyages, je souhaite apporter une aide, physique ou matériel à au moins une association sur le trajet (avec une petite préférence pour les organisations au profit des femmes).

Interview d'une voyageuse à moto : Colline, 1 woman 2 wheels

« Je reviens, je vais chercher le pain », une phrase géniale qui résume assez bien l'état d'esprit de Colline pour son voyage à moto. Une belle manière d'envisager ce road-trip à la fois détendue, sans prise de tête et ouverte à l'inattendu. Si ce récit de voyage t'a inspiré, saches que nous donnons la parole à d'autres aventurier(e)s dans notre blog.

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