J'ai participé au Raid moto de la Gibraltar race 2023 - l'heure du Bilan !

J'ai participé au Raid moto de la Gibraltar race 2023 - l'heure du Bilan !

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Et voilà : j'ai relevé le défi de la Gibraltar Race ! Après 12 jours d'épreuve ponctués de hauts et de bas, plus de 6000km parcourus et quelques belles gamelles, je franchis fièrement la ligne d'arrivée. Mission accomplie ! Ma préparation était-elle suffisante ? Était-ce judicieux d'opter pour la T700 ? Est-ce une bonne idée de rouler avec une épaule fracturée ? Je reviens sur cette belle aventure au travers d'un retour critique suivis de quelques modestes conseils si tu souhaites te lancer dans ce raid moto.

12 jours d'épreuves, 6000 km parcourus, quelques gamelles,... la Gibraltar race un challenge inoubliable

Mon objectif était de repousser mes limites

Chercher à se dépasser permet d'ouvrir son champs des possibles. Forcement, ça ne se fait pas sans casser des œufs (ou un casque). Me concernant, il a fallu quelques jours pour établir correctement ces limites. Ce fut difficile mais j'ai dû accepter que mon niveau de pilotage était bien inférieur à celui des autres. Dès lors, la vraie compétition s'est jouée en interne. Quels objectifs me fixer ? Où placer le curseur entre challenge et obstination inutile ? Cette pression que je m'inflige est-elle positive ? Autant d'interrogations qui m'ont beaucoup travaillé durant les premiers jours. Ainsi, le plus dur à été de combiner le dépassement de soi et la prise de plaisir. Et oui, l'idée n'est pas de passer ces 12 jours en constante souffrance. Ça serait un enfer.

Gibraltar race, Les Aventures de Michel - Ixtem Moto

La grosse chute du 3ème jour m'a mis un sacré coup

Je crois avoir établi mon record de gaufres le 1er jour. C'était très boueux et glissant au possible,... Après 15 chutes, j'ai arrêté de compter. Mais globalement, tous les concurrents se sont mis au tas. En fait, le plus douloureux physiquement et moralement a été la chute du 3ème jour. Là, j'ai pris cher. Mon casque a cogné si fort sur le guidon qu'il s'est fendu. Ça m'a laissé hagard, sonné, perdu pour toute la journée. Cette gamelle m'a d'ailleurs empêché de rouler le 4ème jour. Là, c'était dur.

Il faut aussi garder en tête que ces épreuves se déroulent sur route ouverte. On ne peut donc pas "débrancher le cerveau" et mettre poignée dans l'angle. Le risque de croiser une voiture, un cycliste ou animal est bien présent. La difficulté ? Réussir à toujours rouler en sécurité malgré la pression du chrono.

Gibraltar race, Les Aventures de Michel - Ixtem Moto

Personnellement, j'ai eu beaucoup de difficulté à gérer la pression

Une pression que je me mettais tout seul... Entre le crash du 3ème jour, la difficulté physique, l'écart de niveau avec les autres concurrents, j'ai eu du mal à gérer ce yoyo émotionnel. L'aspect positif ? Devoir se regarder en face, s'analyser et prendre du recul. Et oui, il y a beau y avoir 30 concurrents, le vrai combat se déroule dans sa propre tête, et il n'est pas évident à mener. Il faut que j'essaie de lâcher prise davantage. C'est marrant d'ailleurs car la leçon que je tire de la Gibraltar Race s'applique aussi à ma vie quotidienne. Un bel enseignement donc.

Gibraltar race, Les Aventures de Michel - Ixtem Moto

Retour critique sur ma préparation du raid moto

Soyons honnête, malgré une préparation physique intense, celle-ci n'a pas été suffisante. Il faudrait vraiment s'y prendre plusieurs mois à l'avance voire un an. Piloter 500km par jour, avec plus de 50% d'offroad, requiert une endurance extrême. Un bon physique permet d'éviter le cercle vicieux : fatigue corporelle induisant une perte de lucidité, donc des chutes, donc des efforts supplémentaires. Si c'était à refaire ? Je prendrais un abonnement dans une salle de musculation. Je n'ai pas non plus pris suffisamment de temps pour me reposer avant la Gibraltar. Et puis se prendre une grosse gamelle 3 semaines avant la course et se fracturer l'épaule n'était pas non plus la meilleure des choses... Finalement tout s'est bien passé. Je t'avoue que ça m'inquiétait beaucoup avant le départ. J'étais vachement gêné les premiers jours, mais les infiltrations ont été super efficaces. Le comble ? Après une semaine de course, je ne m'en préoccupais même plus.

Niveau équipement, c'était nickel. Au passage, emporter un second casque s'est révélé très judicieux. En terme d'outillage et de pièces de rechange, c'était aussi parfait. J'avais ce qu'il fallait pour dépanner les bricoles du quotidien et surtout, j'ai pu me dépatouiller de ma crevaison du dernier jour. Une leçon à retenir ? La bombe anti-crevaison n'est pas un produit miracle.

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Était-ce une bonne idée de choisir la T700 pour cette course enduro ?

Cette bécane est lourde. Pour être plus exact, elle est trop lourde pour mon gabarit et n'est pas non plus adaptée à mon niveau en off-road. Avec quoi roule le vainqueur ? Avec une T700 World Raid. Tu vois, c'est vraiment une question de compatibilité moto/pilote.

Personnellement, je manquais d'endurance physique, Ainsi 9 fois sur 10, je ne pouvais pas la relever après une gamelle (encore moins avec l'accumulation de la fatigue). Techniquement aussi je péchais notamment lors des virages. Dès lors que je manque de visibilité, je n'ose pas prendre de la vitesse. Résultat ? Je subis d'autant plus les irrégularités du terrain et j'accuse davantage les 200kg de la bête.

J'ai aussi été très gêné par l'impossibilité de déconnecter l'ABS seulement à la roue arrière. Alors, il y a un éternel débat sur l'utilité de cette fonction en offroad, mais personnellement, je trouve ça très pratique sur ce type d'épreuve d'endurance. C'est très sécurisant à l'avant, notamment lors des descentes délicates sur gravier. Désactiver seulement l'arrière m'aurait permis de faire partir la moto en glisse pour rattraper des trajectoires douteuses en virages tout en conservant le grip à l'avant.

Les Aventures de Michel - Gibraltar race

Quelques détails sur l'organisation de la Gibraltar race vue de l'intérieur

Une sacrée logistique !

L'organisation des journées, la communication, la mécanique, les hôtels et les repas, tout était bien huilé. L'équipe encadrante était vraiment aux petits soins avec nous. Le suivi était aussi très correct. En plus de traquer nos localisations à distance, une voiture balai était présente à chaque sortie de spéciale pour s'assurer que tous les motards étaient sortis indemnes. En cas de pépin, ils ont toujours répondu présents, même dans les situations compliquées. Le meilleur exemple ? Quand Bruno s'est retrouvé bloqué au fond de la cuvette de la mort au 6ème jour. Le pick-up d'assistance a réussi à faire son chemin jusqu'à cette zone reculée et à le sortir d'affaire. Une ambulance spécialisée dans les rallyes nous suivait et était préparée pour affronter tous les terrains. Après il est difficile de se projeter dans le cas de la gestion d'un accident grave notamment si un motard finit sa course dans un ravin...

Gibraltar race, Les Aventures de Michel - Ixtem Moto

Le gros changement par rapport aux éditions précédentes ?

Les traditionnels trackers gps ont été remplacés par des téléphones. Il y a eu beaucoup d'échanges à ce sujet. Il semblerait notamment que la localisation soit moins précise qu'avec une simple balise. Ainsi, certains points de passage n'ont pas été validés alors que j'en étais passé à moins de 16 mètres. De plus, ces dispositifs perdaient parfois tout simplement notre position. L'organisation devait nous appeler pour nous demander d'éteindre et de rallumer les téléphones. Ces petits soucis soulèvent des questions en terme de sécurité.

Ce que j'ai vraiment adoré ? La cohésion qui s'est créée

Nous étions seulement 30 participants pour cette édition. Et bien que nous ne nous connaissions pas au début, nous avons terminé cette course soudés un peu comme une famille. Alors, forcément, les derniers moments furent riches en émotion.

Gibraltar race, Les Aventures de Michel - Ixtem Moto

Quelques modestes conseils pour un motard qui hésiterait à se lancer dans la Gibraltar race

Premier point, c'est une aventure qui mérite d'être vécue. Et comme pour tout gros challenge, la préparation est primordiale, notamment sur 3 aspects majeurs : le physique, la technique de conduite en tout-terrain et sur route, ainsi que la navigation. Il faut être très en forme physiquement (musculation), endurant et reposé avant la course. Le corps est mis à rude épreuve tous les jours et il faut être capable de récupérer rapidement. Techniquement, le bagage doit être conséquent, sans quoi tu vas t'épuiser dans les spéciales ou être incapable de respecter les chronos (moyenne de 60 – 70km/h sur piste). Ensuite, il ne faut pas faire l'impasse sur la partie navigation. Savoir tracer les spéciales, gérer son chrono, manipuler sa tablette, sont des éléments déterminants. Il est facile de perdre un temps précieux si on ne maîtrise pas tous ces outils.

Gibraltar race, Les Aventures de Michel - Ixtem Moto

En amont, il faut bien prendre le temps de lister les outils et les pièces de rechange. Pneus (certains en changeait tous les deux jours), chambres à air et matos pour réparer une crevaison (de très forte chance d'arriver), etc... Il faut aussi emporter ses équipements de motard adaptés à toutes les météos (canicule, pluie, froid).

Il a été très utile pour moi d'instaurer une routine et de m'imposer un rythme. Ça va te paraître vieux jeu mais ces habitudes quotidiennes ont un avantage : te libérer l'esprit pour rester focalisé entièrement sur le pilotage. Lever, petit-déjeuner, échauffement, préparation de la navigation, etc... Dès le 2ème jour, mon planning journalier était fixé.

Cette course étant difficile psychologiquement, le mental est constamment sous pression et je conseille d'éviter de partir seul. Puis mine de rien, faire partie d'une équipe est un atout majeur pour le moral. Pas tellement durant les roulages mais plutôt le soir venu pour pouvoir discuter, échanger sur nos difficultés, se conseiller et se soutenir les uns les autres. Être accompagné par un 4x4 d'assistance n'est pas un luxe non plus.

N'oublions pas le côté financier. Participer à cette course représente un investissement conséquent (inscriptions, équipement, préparation de la moto avant la course puis réparation après). Bref, la Gibraltar race représente un sacré budget.

Gibraltar race, Les Aventures de Michel - Ixtem Moto

Suis-je prêt à rempiler ? Non, même si j'ai trouvé cette expérience extrêmement enrichissante. Devoir se dépasser et repousser ses limites, tout ce combat psychologique, ça m'a beaucoup plu. Mais 12 jours d'épreuves tout-terrain, avec en moyenne 500km par jour, c'est extrême. À l'avenir, je privilégierai des raids plus courts comme le Rallye de Sardaigne par exemple. 3, 4 ou 5 jours, c'est bien aussi, non ?

----> Tu peux retrouver les 7 épisodes relatant jour par jour ma participation à la Gibraltar race sur le blog d'Ixtem Moto : Les Aventures de Michel.

* Les photos de cet article ont été prises par l'équipe de la Gibraltar race

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