Voyageurs à moto : Take me everywhere, l'aventure en couple sans fin

Voyageurs à moto : Take me everywhere, l'aventure en couple sans fin

Explorer le monde à moto : en voilà une vaste entreprise. Ce qui nous passionne le plus ? Rencontrer les voyageurs et baroudeuses qui se sont mis en tête de relever ce défi. Comme chacun d'entre eux a sa vision du voyage, nous leur donnons la parole dans une série d'interviews.

Dans cet article, Natha et Vins alias "Take me everywhere" répondent à nos questions. Ces deux passionnés de voyage et leur monture Falkor (BMW GS800) sont sur la route depuis 2 ans et c'est loin d'être fini !

----> Tu peux retrouver leurs aventures sur Instagram, Polarstep, FacebookYoutube et leur site internet take-me-everywhere.com

Bonjour Nathalia et Vincent, le 1er août 2021 vous vous êtes lancés dans une sacrée aventure : un voyage à moto d'une durée indéterminée. Pouvez-vous nous en dire plus ? (vos envies d'avant départ, philosophie de voyage, voyage lent, des objectifs? Grosse préparation ou team improvisation ? A-t-il été difficile de « tout quitter » ? )

Hello, oui avec plaisir. Avec Nathalia cela fait plus de 21 ans que nous sommes ensemble. On s’est rencontrés quand on avait 14 ans et notre premier voyage est venu une année après lorsqu’on avait 15 ans. Dès lors, le voyage a pris une grande part de nos vies. A 20 ans, en 2009, nous partons pour une année de tour du monde à travers 21 pays. Cela nous rend encore plus accro au voyage et nous apprend que notre couple marche mieux dans la fusion, que dans la distance. Cela nous enseigne aussi que l’on ne veut plus voyager rapidement, comme lors de ce tour du monde. Nous sommes donc, depuis, partisans des voyages lents. Plus nous voyageons et moins nous supportons les contraintes de temps. On aime aussi beaucoup essayer différents moyens de transport et formes de voyage : expatriation en Inde, transatlantique de 5 mois en voilier d’Espagne au Brésil, voyage en vélo tandem en Colombie, Couchsurfing en Amérique du Sud, etc.

La préparation du trip a pris un an pile : L'élément déclencheur de ce voyage a été le départ du père de Natha. Il faut vivre ce qu'on a à vivre maintenant ! Lorsqu’on a su qu'il était gravement malade, on ne voulait pas partir et regretter ensuite. Le jour où il est parti, notre monde était prêt à changer à nouveau. Nathalia a passé son permis gros cube, nous avons trouvé le matos qu’il nous manquait, réalisé quelques partenariats et ajusté nos envies, nos besoins et nos buts. On était prêt.

Pour ce voyage, nous voulions tout quitter et partir à moto en direction de l’Inde, où l’on avait habité en 2014. Le Covid étant toujours d’actualité à ce moment, bon nombre de frontières étaient fermées. On décide donc de laisser 100% le hasard décider pour nous, en demandant à notre neveu de faire tourner une bouteille sur une carte pour avoir une première direction de voyage. La destination importe peu, le voyage et les rencontres seront nos piliers.

On veut apprendre à devenir plus minimaliste, à être heureux de ce que l'on a et comprendre les enjeux d'une humanité plus consciente et bienveillante. A défaut d'ouvrir nos portes (car on n’aura plus de maison) on ouvrira nos cœurs. Et cela fait maintenant plus de 2 ans et demi que nous voyageons sur Falkor, notre GS800.

Kotor Monténégro - Take me everywhere

 

Vous avez en août 2023 fêter vos 2 ans sur la route, avec au compteur 20’000 km et 21 pays. Comment ce projet de road-trip moto a t-il évolué au fil du temps ? (changement d'objectifs face aux réalités du voyage ? Envies différentes...)

Nous avons fêté notre première année sur la route au Maroc. Nous avions donc été au point le plus au sud-ouest de l’Europe en touchant le cap de Sao Vicente, au Portugal. Ainsi la mission de notre neveu et de la bouteille tournée sur la carte était validée. A ce moment, on devait décider si on partait pour un grand tour à travers toute l’Afrique ou si nous remontions vers l’Europe pour nous diriger vers l’Asie, notre plan initial. Comme on est mauvais pour prendre des décisions, on a décidé d’utiliser un jeu de tarot pour y voir plus clair. Après un tirage sous haute tension, on tire une carte qui nous annonce que nous devons prendre la direction de l’Asie.

Notre itinéraire :

NOTRE TRAJET - Take Me Everywhere

Notre lenteur de voyage nous laisse la possibilité et la flexibilité de nous dire que si l’on souhaite être à un endroit à une certaine période, il nous suffira de faire plus de détour pour y arriver. On aurait pu arriver en Grèce en quelques jours, mais finalement on a décidé de nous balader à travers tous les pays des Balkans et d’y passer plus de 7 mois.

On souhaite aussi laisser la porte ouverte à toutes les opportunités qui se présentent sur notre route. En arrivant en Grèce par exemple, on a décidé de laisser Falkor un moment dans un garage à Athènes afin d’embarquer sur un voilier pour un échange de service qui nous a permis de voyager à travers quelques îles Grecques. On va garder cet état d’esprit en tête en laissant la porte ouverte à tous les possibles.

On réalise avec le temps également que le mouvement c'est la vie, mais ne jamais s'arrêter nous empêche d'en profiter et d'intégrer les expériences vécues. Cela nous fait d'autant plus chérir les moments de pause dans des destinations inattendues afin de s'ancrer à nouveau et nous reposer.  On est plus conscient de l'équilibre dont nous avons besoin. Vivre c'est bouger, intégrer, créer et recommencer.  

Vous partagez votre monture surnommée Falkor, une BMW GS800. Pouvez-vous nous présenter votre belle ? Quels sont ses qualités/défauts ?

Falkor c’est notre BMW GS800f de 2014. On l’a acheté exactement une année avant notre départ et c’est notre première moto de voyage. On l’a choisi car on a vu pleins de voyageurs super inspirants l’utiliser dans des gros voyages autour du monde. On ne voulait pas une moto trop grosse et on trouvait que 800cc était largement suffisant pour voyager en duo. Elle est réputée pour être une moto fiable qui demande peu d’entretien (ça tombe bien, on est les deux des billes en mécanique). Elle passe partout et a assez de puissance si nous souhaitons doubler. Le marché de l’occasion pour ce modèle est aussi intéressant car on peut en trouver des bien équipées pour pas trop cher.

En termes de défaut, la pompe à essence parfois défectueuse sur certain modèle, sa hauteur de selle trop haute pour nous deux et parfois son poids quand on est sur des pistes techniques. 

Sinon Falkor, c’est notre moto DRAGON DE LA CHANCE. C’est le dragon poilu de l’Histoire sans fin, ce film totalement fou de 1984 où un enfant vole sur le dos de cette créature fantastique. Il doit sauver le monde en rappelant et en permettant aux humains de rêver ! Cette morale du film nous tient à cœur car pour réaliser ses rêves… bah il faut déjà commencer par rêver. 

Tchéquie  - Take me everywhere

 

Comment avez-vous préparé votre moto pour ce voyage ?

Falkor avait déjà traversé l’Afrique du Sud au Nord avec son ancien propriétaire. Il était déjà bien préparé à voyager, avec de nombreux accessoires Touratech (sabot moteur & protections diverses). Nous lui avons monté un réservoir externe additionnel (Camel Tank) connecté au réservoir d’origine pour passer de 16 à 23 litres de carburant. Avec ce réservoir en plus on a presque une autonomie de 500km. Pour les paniers, on est partis sur la marque Roumaine Heavy Duties. Bon marché, de super qualité et de grande contenance, on est fan de ces bagages rigides avec 48 litres par côté ! En termes de pneu, on est fidèles aux Heidenau K60 Scout qu’on trouve vraiment excellent dans tout type de terrain et surtout avec une très longue longévité !

Maroc  - Take me everywhere

D'ailleurs, pilotez-vous tous les deux ? Quels sont vos rapports à la moto ? Quels ont été vos précédents road-trips et expériences à deux-roues ?

Oui, on conduit tous les deux. Nathalia un peu moins, mais souvent dans les endroits les plus scéniques. Souvent quand elle conduit, je suis posé derrière elle et je pilote le drone pour nous filmer en même temps que l’on roule. J’ai (Vins) toujours roulé à moto depuis mes 14 ans avec principalement des supermotards (Aprilia MX50, Yamaha DT125, Honda MXR 650, Suzuki RV 125, Yamaha XT 660, etc.). La moto a toujours été pour nous, notre moyen de transport en ville, mais jamais en voyage. Je n’ai jamais eu ma propre voiture donc la moto est un élément assez clé dans ma vie. En novembre 2019, mon travail me force à prendre des vacances car j’ai trop d’heures en plus. Nathalia n’étant pas dispo, je décide de réaliser un rêve en partant en Inde et en louant une Royal Enfield pour voyager dans ce pays qui me fascine tant. Mon premier voyage à moto est donc un aller-retour de Mumbai à Goa en passant par les petites routes. Je découvre le plaisir, la liberté et les difficultés qu’offre un voyage à moto. 

Bivouac Sardaigne  - Take me everywhere

Quels sont vos équipements de motard-e pour ce voyage (casque, veste, pantalon, bottes, gants, autres)? Êtes-vous contents de vos choix ? En conseillerez-vous certains particulièrement ?

Vins : ensemble Klim Badland Pro, boots Touratech Ultimate GTX, casque LS2 Explorer Carbon,

Natha : ensemble Klim Artemis, boots Touratech Ultimate GTX, casque LS2 Explorer Carbon,

C’est du très bon matos dans l’ensemble. C’est la première fois qu’on a ce type de matériel malgré le fait qu’on roule à moto depuis quasiment 20 ans. Les combis Klim sont tops car imperméables et une taille au-dessus elles sont un peu plus respirantes. On a donc pas d’habits de pluie extra, mais par contre c’est super lourd à porter. Les nouveaux modèles seraient plus light. Les boots Touratech sont ultra ultra ultra confortable, imperméables et on se sent très en sécurité avec.  Les casques sont très bien, mais ont mis du temps à se former à nos têtes créant au début une grosse pression sur le front. 

desert de Gorafe Andalousie  - Take me everywhere

Pour voyager aussi longtemps en couple, vous devez-être bien chargés, non ? Quel type de bagagerie avez-vous ? Êtes-vous plutôt de la team souple ou rigide ? Comment votre paquetage est-il organisé sur la moto ?

On tente avec les années d'être un maximum minimaliste et nos bagages ont beaucoup évolué avec le temps. Nous sommes partis avec vraiment beaucoup trop d’affaires mais cela nous tenait à cœur d’avoir des affaires non essentielles avec nous. Cela afin de vivre une transition douce et ne pas ressentir ce mode de vie comme une totale privation de nos hobbits annexes (de nouveau notre difficulté à faire des choix). On ne partait pas en mode survie, ni pour une courte durée, donc on a nourri le fantasme que cette vie de nomade serait confortable. Et la définition de ce mot est destiné à évoluer tout au long de notre vie certainement.

Depuis le départ, on voyage avec 2 paniers rigides et une bagagerie annexe souple et waterproof de la marque Zulupack. Cette entreprise ne nous a jamais déçu et nous utilisons le produit tous les jours. Beaucoup de motards nous ont donné les arguments pour une bagagerie souple, mais pour l'instant on est plus content avec ce qu'on a. Rien ne nous donne envie de changer. À reconsidérer si on part en solo sur la moto.

TET Albanie - Take me everywhere

Avez-vous des sponsors ? Comment avez-vous fait pour créer les partenariats ?

Avant notre départ nous avons réalisé un dossier et vidéo de sponsoring et avons contacté quelques partenaires qui nous semblaient être importants et intéressants. C’est uniquement des partenariats où l’on reçoit du matériel, pas d’argent en jeu pour le moment.

Pendant le voyage on a commencé à poster des photos/vidéos de notre aventure et d'autres marques sont venues nous rejoindre. Nous avons été chercher certaines et d'autres sont venues nous faire des propositions. On est très reconnaissant de ces échanges, car ils nous permettent un certain confort, sans avoir besoin de toucher à nos économies. Mais cela demande tout de même du travail, qui mérite récompense. Cependant, nous souhaitons également faire attention de ne pas nous laisser happer entièrement par le monde du marketing, car en tant que minimalistes et soucieux de notre consommation, nos valeurs sont loin de cette pensée qu'il faut toujours ajouter des nouveaux objets à notre vie. On prône la qualité, la durabilité et l’utilité. 

 Ours Roumanie  - Take me everywhere

Lorsque l'on quitte tout pour un voyage au très long cours, vient assez rapidement la question du budget. Comment faites-vous pour financer votre quotidien nomade ? Digital nomadisme ? Travailler régulièrement en workaway fait-il partie de votre stratégie ?

Après 2 ans et demi on est toujours sur nos économies. Les workaway, échanges de service, notre débrouillardise et notre flexibilité, nous permettent d’y arriver ainsi pour le moment. Cette vie de voyage nous coûte moins cher que de “simplement” vivre en Suisse. 

On reçoit quelques rémunérations de YouTube (environ 10€ par mois pour le moment), de projets personnels ponctuels ou de la part de gens qui aiment ce qu'on partage. Cela nous aide et on est très reconnaissant. On ne peut donc pour le moment pas parler de “digital nomadisme lucratif”. Le temps que l'on s'est donné nous a permis d'apprendre énormément de choses et on espère par la suite pouvoir continuer de vivre de toutes ces compétences développée en chemin. L'argent n'est pas tout ou du moins, nous ne voulons pas qu'il le soit. En effet, Workaway est pour nous une des plus belles manières de vivre bien et d'échanger nos compétences entre humains. On est moins obnubilés par l'argent et davantage centrés sur des valeurs de partage, de bienveillance, de lien et de développement de notre conscience.  

passage clandestin Kosovo Monténégro - Take me everywhere

Pouvez-vous nous en dire plus sur l'état d'esprit du workaway ? Qu'est-ce que cela vous apporte et comment cela enrichit votre expérience de voyageurs ?

Chaque étape de Workaway ou d’échange de service est toujours une étape importante dans notre voyage car elle nous permet de nous poser, d’en apprendre plus sur la région et ses habitants. On essaie de trouver des expériences où nous n’avons pas vraiment l’impression de “travailler” mais plus d’apprendre des choses ou de pouvoir échanger nos connaissances. On n’a pas envie de faire du travail dissimulé, mais de vivre une expérience, une parenthèse dans notre vie en mouvement. On aime trouver des expériences variées afin de toujours augmenter notre panel des possibles. Ce sont des parenthèses allant d’une semaine à deux mois qui nous font du bien et qui nous offrent une pause importante dans un long voyage afin de ne pas tomber dans une routine d’uniquement nous déplacer à moto. Nous apprenons des langues et nous nous faisons des contacts dans le monde entier. Voir cette toile relationnelle grandir avec le temps est tout simplement magique ! 

workaway croatie  - Take me everywhere

Quel type de route empruntez-vous ? Êtes-vous plutôt branchés asphalte ou piste de terre ?

Une règle qu’on essaie de respecter : ne jamais prendre l’autoroute. Après, comme nous avons du temps, on essaie un maximum de prendre les petites routes. Les pistes de terre et de pierre, on adore, mais bon, nous ne sommes pas Pol Tarres, donc nous respectons nos limitations et faisons attention de ne pas s'engager sur des pistes trop techniques en étant à deux sur une moto surchargée. Enfin, quand on peut, car c'est rare de savoir exactement dans quoi on s'engage avant d'y être ! 

Motocamp Bulgarie  - Take me everywhere

Toile de tente, auberge de jeunesse ou hôtel, quel type d'hébergement privilégiez-vous (et pourquoi) ?

Pas de routine, on change avec les saisons, les envies et les besoins de chacun. On adore camper mais notre record est de 15 jours à la suite. Si on a envie de changement et on se fait inviter, on loue une chambre ou un studio pour changer. On a pris une tente avec un grand abside afin d’avoir un certain confort lorsque l’on bivouaque et sinon on alterne camping, guesthouse, workaway, airbnb. On a aussi réalisé une fois un house-sitting qui était très sympa pour se reposer 2 semaines sans frais. On trouve notre bonheur dans la variété, la non routine et les règles prédéfinies. 

bivouac Bulgarie - Take me everywhere

 

Un voyage à moto au long cours est intense, à la fois génial et éprouvant. Quelles sont les petites difficultés du quotidien (ou choses pénibles à la longue) et à l'opposé, les petits/grands bonheurs ?

Pénible ou éprouvant : charger et décharger la moto si on bouge tous les jours. Porter nos habits de moto super lourds alors qu’il fait très chaud. Le mal de fesse, de dos ou d’épaules sur les longs trajets. Rouler la visière ouverte : le bruit du vent et les insectes dans les yeux. Les rafales de vent et la pluie qui rendent les trajets parfois dangereux. Sans oublier le manque de repères, le besoin de switcher rapidement de langue et de s'adapter constamment à tout, si on veut en profiter un max.

Petits/grands bonheurs : être dans les éléments en immersion, vivre les paysages traversé en étant à 100% dedans. Sensation de liberté totale lorsqu’on roule, proximité lorsqu’on rencontre des gens, joie d’arriver à vivre de manière minimaliste avec le peu d'affaires qu’on a pour un si long voyage. Sensation d’aventure, d'excitation et de fierté d’arriver où l'on souhaite. Décupler les émotions d'amour, d'amitié et de pura vida. Une douche chaude sans fin. Goûter une recette inédite jusqu’ici. Des habits qui sentent bon. Retrouver des gens qu'on connait et qu'on aime, sur la route. 

pistes marocaine  - Take me everywhere

Pouvez-vous nous raconter vos plus beaux moments, vos rencontres marquantes ?

Sous un angle philosophique, on dirait, que le moment le plus intense du voyage est le moment exact où nous sommes partis ! Sentiment contrasté entre l'excitation de partir et ainsi concrétiser notre rêve et la tristesse de quitter nos familles et amis. On y est ! Une liberté telle qu'elle nous donne le vertige. On est libre, mais libre de faire quoi ? Par quoi on commence ? 

De manière plus terre à terre, pour moi (Vincent), j’adore cette sensation de me sentir loin de chez moi, dans des lieux où des cultures qui sont différentes de la mienne. Donc le Maroc a été le premier pays où j'ai ressenti cette sensation d’être loin. Dépaysé par ce qui m’entoure et émerveillé par les rencontres et les paysages traversés. La sensation incroyable de se dire, on est dans le Sahara et on y est arrivés par nous-même dans ce désert.

piste Maroc  - Take me everywhere

Le voyage à moto peut être semé d'embûches. Pouvez-vous nous partager vos pires galères, pépins mécaniques ou mauvaises expériences ?

Pires galères : en octobre 2023, en Albanie nous avons emprunté une piste du TET (Trans Europeen Trail : réseaux de piste offroad en Europe). La première heure était assez tendue mais gérable jusqu’à ce que l’on arrive à une looooongue pente bien raide, remplie de grosses pierres roulantes… Nous avons mis environ une heure et 3 chutes pour venir à bout de cette mini section, hyper dure à passer. Arrivés au sommet, la piste était encore super technique et nous avons longuement hésité à abandonner et à faire demi-tour. Heureusement, nous avons persévéré et la récompense était là, après 30mn de difficulté, un magnifique asphalte pour nous récompenser d’avoir surmonté cette épreuve technique à dos de dragon, un peu en surpoids.

Pépins mécaniques : un seul en bientôt deux ans et demi. La pompe à essence de certaines GS800 est parfois capricieuse lorsqu’il fait chaud. Nous étions au Maroc en plein été et avons eu des températures record de 52,5°C. Autant vous dire que ni la pompe, ni nous, n'apprécions ce genre de record. La moto toussote et fait semblant de caler, mais ne cale pas. La solution, changer la pompe à essence, ce que nous allons finalement faire après plus de 2 ans et 3 mois sur la route.

Mauvaises expériences : Lors de notre passage de frontière de la Roumanie à la Moldavie nous avons été attaqués à deux reprises par un groupe de 7 chiens super agressifs ! La meute voulait vraiment nous bouffer et nous ont pourchassé sur une telle distance qu’on a atterri sans le vouloir à la frontière ukrainienne ! Ne voulant pas faire demi-tour pour retrouver la horde de chiens, nous avons décidé de passer une nuit en Ukraine. N’étant pas « préparé » à aller en Ukraine, on ignorait que la région où l’on se trouvait (Odessa) avait été bombardée 2 jours avant que l’on arrive… Pas la nuit la plus reposante de notre voyage.

piste Albanie  - Take me everywhere

Pas trop difficile de voyager en couple ?

Nous sommes ensemble depuis super longtemps et donc nous avons appris à bien communiquer. La communication est la clé et on a appris à parler de tout et à pouvoir, quand il le faut, se réaligner. Comme Christopher Mccandless l'a dit : “Le bonheur n'est réel que lorsqu'il est partagé.” On cherche toujours quelqu'un à qui raconter nos aventures, avec qui les partager, avec qui les ressentir. C'est pour cela qu'il est important d’être à l'écoute les uns des autres et c'est un cadeau précieux de pouvoir partager ce genre de vie avec quelqu'un qui le souhaite aussi. 

Rien n'est parfait ou simple dans la vie. Le challenge amène de la valeur à ce qu'on a et ce qu'on est capable de cocréer. C'est un accomplissement en soi de réussir à avancer ensemble et ainsi faire croître l'amour qui nous guide.  

Nos envies et intérêts ne sont pas tous les mêmes, mais c'est une opportunité de faire découvrir un nouveau monde à l'autre et vice-versa. Parfois on en a marre, on remet tout en question et puis on rééquilibre les besoins de chacun et continue. 

Slovénie  - Take me everywhere

Quels conseils donneriez-vous à un couple qui hésiterait à se lancer dans une aventure au long cours à moto ?

Est-ce que vous voulez vraiment, tous les deux, vous lancer dans cette aventure ? Si oui, alors let’s GOOO ! Dans la vie, il ne faut pas attendre le moment parfait, il n’arrivera jamais. Partez, essayez, au pire si cela ne marche pas, ça vous aura appris quelque chose d’intéressant sur vous ou sur votre couple. Ensuite, communiquez un max pour ne pas laisser des problèmes s'installer au cours de ce long voyage. Oubliez vos vieux schémas et ouvrez la porte des possibles dans vos esprits respectifs. Soyez flexibles et compréhensifs envers votre moitié et tout devrait rouler. Ne perdez pas votre vie à la gagner et enfourchez votre destrier de la chance !

Si ce récit de voyage t'a inspiré, saches que nous donnons la parole à d'autres aventurier(e)s à moto dans notre blog.

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