
#passagegué #offroad #toutterrain
Te souviens-tu quand, tout minot, tu sautais à pieds joints dans les flaques d’eau ? Et bien, traverser un passage à gué est la même chose, mais pour adulte. Toutefois, il existe une différence notable : les risques engagés. En effet, se vautrer à moto dans une rivière peut être fatal pour ton moteur (et pour l’égo personnel). Quels sont les risques ? Comment réagir si ta moto boit la tasse ? Rassure-toi, en suivant nos quelques recommandations, ce moment ne sera que du plaisir.
Quels sont les risques d’un franchissement de gué à moto ?
On ne franchit pas un gué n'importe où
On ne va pas se mentir : traverser un cours d’eau à moto, c’est archi-jouissif. Alors, loin de nous l’idée de te gâcher ton plaisir, mais ces explorations subaquatiques présentent quelques risques.
Le premier ? Il est légal. En effet, à bécane, on ne peut pas rouler partout où l’on veut. Ainsi, pour pouvoir franchir un cours d’eau, il faut que le passage à gué soit aménagé à cet effet et clairement signalé. Ce n’est pas nous qui dictons la messe mais l’association Codever qui met tout en œuvre pour défendre nos loisirs verts.
Bien évidemment, le risque principal est mécanique
C’est-à-dire ? Pour dire les choses simplement, un moteur de bécane est comme toi et moi : il a besoin d’inspirer et d’expirer pour bien fonctionner. Et comme toi et moi, ça marche moins bien quand on essaye de respirer sous l’eau. Lors d’un passage à gué, il faut donc absolument éviter que le niveau d’eau submerge la prise d’air moteur ou la sortie d’échappement. Se vautrer lamentablement dans une rivière est à proscrire. Non seulement pour ton ego, mais aussi pour l’intégrité de ton trail.
Que se passe-t-il exactement lorsqu'une moto boit la tasse ?
Il se produit un hydroblocage (traduction approximative du terme américain Hydrolocking). Parlons un peu technique. Ton moteur aspire de l’air qui est ensuite mélangé à l’essence pour constituer un cocktail détonnant. Les problèmes surviennent quand tu remplaces l’air par un liquide. Pourquoi ? La raison tient en un principe physique simple : l’eau est incompressible. Ainsi, après avoir bu la tasse, tes pistons vont essayer de comprimer un liquide, ce qui est impossible. Donc très probablement, la bielle (tige métallique reliant le vilebrequin au piston) va plier sous l’effort. Et si tu as de la chance, tu peux aussi te retrouver avec une culasse fissurée, un cylindre endommagé, des roulements explosés, des paliers de vilebrequin pulvérisés, etc… Bref, pour faire simple : ton moteur est HS.
Comment réagir après avoir submergé sa moto ?
Tu viens de te gaufrer lamentablement dans un cours d’eau. Tu entends déjà au loin tes camarades d’aventures se payer ta tronche : « c’est bien beau d’avoir un trail à 20 000 € si on ne sait pas rouler » ! Mets ton ego de côté et réfléchis posément. Que faire après avoir pris l’eau ? Laisser ta brêle deux jours dans du riz comme pour ton téléphone ?
1ère étape : ne pas redémarrer sa moto et rejoindre la berge
Si le moteur s’est coupé de lui-même lors de la chute, cela signifie que l’eau est entrée dedans ! La règle numéro 1 ? N’essaye pas de la redémarrer ! C’est crucial. En effet, essayer de relancer le moteur peut le détruire. Il faut donc relever ta bécane et la pousser jusqu’à la berge pour évacuer l’eau du moteur. Les points de contrôle ? Filtre à air, échappement, carburateurs, chambre de combustion.
2ème étape : inspecter sa moto et évacuer l'eau
On commence donc par inspecter le filtre à air. S’il est mouillé, c’est que ta bécane a vraiment pris l’eau. Il faut donc l’extraire, l’essorer, le sécher pour ensuite le remettre. L’eau a aussi pu pénétrer par l’échappement. Il faut donc l’évacuer. Comment faire ? Il y a deux méthodes. 1, mettre la moto à la verticale pour que la gravité fasse son boulot et chasse le liquide de ta ligne. Cette opération peut s’avérer assez délicate à réaliser seul sur un trail de 260 kilos. Il faudra alors privilégier la deuxième option qui consiste à simplement démonter ta ligne.
Troisième étape : si ta meule est dotée de carburateurs, il faut en vidanger les cuves
Pour se faire, tu peux soit ouvrir la vis de vidange, soit les ôter complètement. Cette 2ème option permet d’inspecter ce qu’ils ont bu. Il n’y a que de l’essence ? Ouf. De l’essence et de l’eau ? Pas cool, mais pas surprenant. De la boue ? Tu es bon pour un nettoyage en bonne et due forme une fois rentré à la maison.
4ème étape : il faut démonter les bougies
Selon les modèles de moto, cette opération peut relever de la formalité comme du casse-tête chinois. Les précieuses bougies en main, sèche-les. Puis, avant de les remettre en place, fais tourner le moteur pour évacuer l’eau éventuellement présente dans la chambre de combustion. Comment mouvoir ton moulin ? Soit en kickant, soit en poussant la moto avec une vitesse engagée (comme pour la démarrer à la poussette), soit en actionnant le démarreur. Dans ce cas, attention à laisser les bougies en contact avec la carcasse afin que l’excitation ne se fasse pas à vide.
Dernière étape : le remontage
On récapitule ? Tu as évacué l’eau du filtre à air, de la ligne d’échappement, des carburateurs ainsi que de la chambre de combustion. Il est temps de tout remonter. Là, tu peux croiser les doigts, réciter des incantations druidiques et prier Cthulhu pour qu’il n’y ait pas de dégât majeur. Ceci étant fait, mets le contact puis essaye de démarrer ta bécane. Elle tourne ? Tu peux brûler un cierge et rentrer à a maison presque sereinement. Sinon ? Tu n’as plus qu’à appeler ton assistance.

Quels sont les éventuels dégâts collatéraux après une chute à moto dans l'eau ?
Une moto n’est pas conçue pour être complètement immergée dans l’eau. Ainsi, après ta baignade involontaire, il y a quelques points à vérifier, notamment le circuit électrique. Effectivement, électricité et humidité ne font pas bon ménage. Dans l’atmosphère paisible de ton garage, il te faut donc vérifier que tous les éléments fonctionnent correctement (clignotants, feux, poignées chauffantes, etc…).
Un autre conseil ? L’eau a aussi pu entrer dans le circuit d’huile moteur (via un reniflard par exemple). Spoiler alert : la 10w40 lubrifie mieux que la vase de rivière. Prélève donc un peu d’huile pour en vérifier l’aspect. Elle est noire ? Pas de souci. Elle tire davantage sur le Cappuccino ? Cet aspect laiteux montre qu’elle est coupée à l’eau. Tu es bon pour une vidange. D’ailleurs, il est pertinent de vérifier à nouveau la coloration de l’huile après l’avoir remplacé et inspecter l’huile à nouveau. On ne sait jamais...
Quelles sont les bonnes pratiques d'un passage à gué à moto ?
Tout ceci étant dit, il existe quelques recommandations pour que franchir un gué à moto soit du plaisir plutôt qu’une source de stress. Ce que l’on veut éviter ? Se gaufrer lamentablement, évidemment. Mais aussi, éviter que l’eau pénètre dans le moteur par l’échappement ou la prise d’air.
La première question à se poser est donc : existe-t-il une alternative ? Et oui, si tu n’es pas à l’aise, autant passer un peu de temps à dégoter une piste alternative plus « sèche » proposant idéalement un ponton
Tu optes pour le franchissement ?
Repère la profondeur à pied. Ce sondage permet de jauger la profondeur et aussi de détecter d’éventuels cailloux bien vicelards. En effet, un lit de rivière peut cacher des galets rondouillards dont la surface est couverte d’algues. Rien de mieux pour se viander en beauté.
Connaître la profondeur de l’eau, c’est une chose. Encore faut-il savoir où est l’entrée d’air sur ta moto. Il est donc important que tu saches à quelle hauteur se situe ton filtre. Ensuite, prend une référence sur ton corps (rotule, mi-cuisse, etc…) pour savoir quel niveau d’eau est tolérable lors de ton repérage à pied.
Passage à gué à moto : apprendre à surfer sur la vague
Voilà pour les préliminaires. Tu te lances ? Garde en tête que l’eau offre une résistante au mouvement considérable. Il convient donc de s’engager sur un rapport coupleux à faible vitesse (1ère ou seconde selon le niveau d’eau). De plus, en étant debout sur ta moto, tu gagnes en mobilité, usant au mieux de ton corps pour contre-balancer ta bécane. On ne te recommande donc pas la position assise dans laquelle tu es – avec tout notre respect - un poids mort sur la selle.
A quelle vitesse progresser ?
Trop lent et tu n’as pas assez d’inertie. Heurter un rocher va donc considérablement te déstabiliser. Rouler trop vite va mettre à mal tes réflexes. De plus, les éclaboussures créées par ta roue avant risquent de te gêner. La bonne réponse, c’est donc une vitesse modérée et régulière pour former une vague à l’avant du véhicule. « Surfer » sur ce délicat mascaret évite toute infiltration inopinée.
Accessoirement, si lever les jambes pour garder les bottes au sec peut sembler être une bonne idée, ce n’en est pas une. En effet, il est difficile de maintenir un bon équilibre si tes pieds ne touchent pas les repose-pieds. Et c’est en légère contradiction avec notre recommandation d’être debout sur la moto.
Notre ultime conseil ?
Garde le pouce sur le coupe-circuit. En effet, le premier réflexe à avoir en cas de chute, c’est de couper le contact. Tu veux absolument éviter d’immerger ta bécane alors que le moteur tourne.
Et voilà, tu es fin prêt pour affronter rus, cours d’eau, rivières et torrents ! Le point à garder en tête ? Un repérage à pied peut t’éviter de flinguer ton moteur. C’est donc une étape indispensable si tu as un doute. Maintenant que tu sais tout ça, tu n’as plus qu’à programmer ta prochaine sortie off-road. Rando des deux mondes, Gibraltar race, Hard Defi Tour, Ixtem Games : tu as l’embarras du choix.
.
.
.
.
.
.
Crédit image : photo chute à moto par Uralistan ; photo sidecar par Uralistan
Nos derniers articles

#interviewmotarde #etonvaoumaintenant #motardevoyageuse #voyagemoto

#hivernale #millevaches #équipementmotard #aventuresmichel

#aventuresmichel #hardefitour #raidenduro #tout-terrain
Aucun produit