
#aventuredemichel #voyagemoto #roadtripmoto #maroc #toutterrain
Voici le second épisode sur notre voyage moto au Maroc. 10 jours de road trip entre potes sur les pistes du sud du pays dans de sublimes paysages de dunes. Le moment de tâter du sable arrive… et c’est loin d’être ma tasse de thé à la menthe. (lire le premier épisode) Bonne lecture !
Jour 4 : Plongée à moto dans la vallée du Draa
Skoura - Zagora - Erg Zahar
Objectif de cette journée ? Rallier le désert à M Hamid. Il y a quelque chose de magique dans ce lieu tant par les paysages que par le fait qu'il marque la fin de toute civilisation. La route s'arrête net à ses portes, et après plus rien. C’est excitant ! En quittant Skoura, nous arpentons une piste dégotée dans un bouquin dédié au 4x4 off-road de Chris Scott. Une mine d'infos. Nous ne regrettons pas notre choix car la trace que nous suivons est juste magnifique. Le cadre ? De superbes montagnes ! Quel pied ! C’est vraiment un pur régal.
Ici et là, le sentier est jonché de zones sableuses. Rien de compliqué en soi. Seulement, il s'agit des prémices de ce qui nous attend plus tard. Et moi, le sable, bah je n'aime pas ça ! Finalement, nous rallions Zagora sans encombre. C’est une ville assez connue car elle est le point de départ idéal pour partir en rando dans le désert. Elle regorge aussi de garages et magasins de mécanique pour les raids. Une info qui s’avèrera utile un peu plus tard dans ce récit….
Un embrayage en rade au milieu du désert
Ce midi, pas de déjeuner. La décision est radicale mais cela permettra d'arriver ce soir à l'heure. Et il faut dire que le challenge est de taille : rallier M Hamid puis l'erg Zahar en plein milieu du désert de Chegaga. Soit presque 140 bornes dont 40km dans le sable. Du pur challenge ! Comble de la témérité mal placée ? Nous rejetons l'offre alléchante de notre hôte d'Erg Zahar. En effet, il nous propose de nous rejoindre dans le désert pour nous alléger en bagages, nous ramener de l'eau et aussi nous guider. Ce refus est motivé par la volonté de certains membres du groupe d'entreprendre cette aventure désertique en autonomie. La démocratie l'emporte. Est-ce un choix idiot ? Oui. Est-ce-que nous le regretterons ? Absolument.
Parce que tu vois, bah, rouler dans le désert ça ne s'improvise pas que ça soit sur l'aspect navigation ou sur le côté technique de conduite. Et ça ne loupe pas : je crame mon embrayage. Comment fais-je mon affaire ? Je ne sais pas trop. Ça reste flou. Toujours est-il qu'après m'être tanké dans le sable, l'embrayage était en rade. Pourtant, je ne me souviens pas avoir particulièrement joué avec. Surchauffe ? Défaillance ? Usure prématurée ? Le doute persiste. Mais il est évident que les 40°C affichés au thermomètre n'ont rien arrangé. Bref, nous sommes au beau milieu du désert avec une KTM HS et la nuit qui tombe. Le stress est là. La tension aussi. Il faut prendre une décision. Le duo Greg et Jean-Michel file alors au prochain village pour dégoter un pick-up capable de ramener la 990. Et 30 longues minutes plus tard, ils sont de retour accompagnés d'un 4x4. Ouf...
Abdul, notre contact local, se charge d'amener la moto à Zagora pour la faire réparer. Le hic ? Nous sommes en plein Aïd. Personne ne travaille. Il faudra être patients. Et de notre côté ? Nous décidons de quand-même de rejoindre notre destination initiale : l'erg de Zahar. Par solidarité, les gars laissent les motos à l'entrée du désert et nous continuons tous ensemble en voiture avec Tahar, notre hôte dans l'erg de Zahar. Nous passons la nuit dans une ferme étonnante au milieu du désert, à la belle étoile et sur des matelas. On n’est pas si mal, non ?
Jour 5 : Aïd, dunes de sables et introspection
Aujourd'hui, pas la peine de se torturer le cerveau pour trouver une solution. En effet, la moto est à Zagora et tous les garages sont fermés. Le programme est donc le suivant : partager l'Aïd avec notre hôte Tahar et marcher dans les dunes de sable. Cette introspection de bon matin me ramène à de nouvelles remises en question. La moto est-elle défaillante ou bien s'agit-il du pilote ? Ai-je le niveau pour rouler dans le sable ? Toutefois, ces pensées négatives sont rapidement évacuées lorsque je pense à tous les côtés positifs. En effet, les membres du groupe ont fait preuve d'une solidarité incroyable malgré la frustration d'être bloqués à cause de moi. Greg s'était démené la vieille pour essayer de réparer mon embrayage, en vain. Et malgré toutes ces galères, nous sommes restés soudés. Un bel exemple des valeurs que j'aime dans le trail. Et puis, avec la sagesse - ou simplement l'âge - je relativise et j'accepte plus facilement le fait d'avoir des lacunes. On apprend tous les jours et à tout âge.
Jour 6 : Cours de mécanique moto de brousse
M Hamid - Zagora - Ben Haddou
Nous quittons notre désert pour aller prendre des nouvelles de ma valeureuse KTM. Elle est entre les mains du Sahara Garage, une institution, mais on ne sait jamais... Aujourd'hui je monte en passager (ça fait longtemps que cela ne m'était pas arrivé). Greg joue le Uber pour m'emmener jusqu'à Zagora. Est-ce qu'il mérite 5 étoiles ? Dam oui ! Il faut dire que le gars est champion de France de rallye routier en duo. Je suis donc plutôt rassuré. Une fois arrivés, c'est une demi-surprise : ma moto n'est pas encore vidangée. L'embrayage est remonté et fonctionnel selon le patron. En fait, ils n'ont trouvé qu'un litre d'huile dans la KTM. Je souris, je sais bien que le procédure pour vidanger la bête est complexe et va prendre bien 2 heures.
Ce n'est pas grave ! On se détend et on met tous les mains à la pâte. Alors, en termes de mécanique, nous sommes davantage en mode brousse qu'en standards autrichiens mais ça marche. C'est LE pays de la débrouille. Ce que j'adore ? L'ambiance est géniale. Tout le monde est détendu, apporte son aide et le thé coule à flot. Momo, le mécano marocain, m'explique ses petites astuces : "si le disque d'embrayage n'est pas aux bonnes dimensions, c'est pas grave. Tu le coupes en 4 et tu le montes comme ça." J'adore l'esprit.
Au garage, nous rencontrons un couple de britanniques en rade d'embrayage sur la Triumph. Greg à la rescousse ! Il leur vend son embrayage d'occasion 30€ et lui règle sa garde à l'embrayage qui n'était pas bonne. Ce qui leur permet de continuer leur aventure. Tu vois, c'est ça que j'adore dans l'esprit motard : le partage et l'entraide.
Bref, tant bien que mal, tout ce beau monde peut repartir sur sa bécane. Et 200 km plus tard, nous voilà à Aït Ben Haddou, un Ksar, c'est-à-dire un village fortifié berbère traditionnel. Superbe exemple de l'architecture sud-marocaine, ces bâtiments en terre crue prennent des teintes incroyables au coucher du soleil.
Jour 7 : La route aux 1000 Kasbahs
Aït Ben Haddou
Cap sur Marrakech ! Mais attention, pas n'importe comment : par la route des kasbahs. Quésaco ? La légendaire N9, ancienne voie empruntée par les caravanes de marchands, qui relie ces majestueuses citadelles marocaines. Sublime ! Nous arpentons l'asphalte, entourés de paysages incroyables lorsque j'aperçois une petite piste qui semble faire une boucle sympa. "On tente ?", mes camarades valident l'idée. Nous nous lançons alors dans cette petite aventure improvisée de 25km.
Rapidement, la piste grimpe à plus de 2000m d'altitude nous offrant de sublimes mais piégeux lacets pavés de caillasses. Ma petite frayeur ? Quand je manque tout juste de dévaler dans le ravin à cause d'un espiègle galet. Je dois mon salut à un coup d'accélérateur bien senti. Comme dirait un célèbre philosophe : "le gaz, c'est la vie". Assez technique donc.
D'abord dans les montagnes, nous roulons ensuite dans un oued (lit de rivière). Nous ne sommes pas archi-sereins dans la mesure où notre dernière expérience de la sorte ne s'est pas très bien déroulée. Mais ? Tout se passe à merveille. La piste est bien roulante ce qui nous permet de tous se régaler. Finalement, nous rallions Marrakech de cette manière : en alternant route et pistes improvisées. Quel pied et quelle liberté !
Arrivés à la capitale du tourisme marocaine, nous posons les motos dans un appartement avec parking en périphérie de la ville. Un saut en taxi et nous voilà à la médina. Mes impressions ? La ville s'est énormément urbanisée depuis mon dernier passage il y a 25 ans. Rien de surprenant tu me diras. Par contre, une chose n'a pas changé : c'est toujours autant le bordel. Nous profitons ensuite d'une petite soirée entre potes en mode "Marrakech by night". Super agréable.
Fin du deuxième épisode de cette aventure moto entre potes en terres marocaines. Et voilà 4 jours d'aventure très intenses. Si le Maroc nous régale par ses paysages, il nous enseigne aussi des leçons plus intimes. C'est-à-dire ? Il nous a montré qu'il fallait savoir rester humble face au désert, et aussi que ses habitants étaient d'une débrouillardise incroyable et d'une bienveillance à toute épreuve et il a aussi mis à l'épreuve notre cohésion de groupe.
----> Lire le troisième épisode sur ce Voyage moto au Maroc entre potes
.
.
.
Crédit photos : Jean-Michel, Greg et Radu. Les photos avec aspect kodak chrome sont les miennes. Il faut que je change de téléphone :)
Nos derniers articles

#interviewmotarde #etonvaoumaintenant #motardevoyageuse #voyagemoto

#hivernale #millevaches #équipementmotard #aventuresmichel

#aventuresmichel #hardefitour #raidenduro #tout-terrain
Aucun produit